Evolution des métropoles à dimension européenne : le rendez-vous manqué


Economie


13 février 2019

Les présidents de Toulouse Métropole, Jean-Luc Moudenc, et de la Métropole Nice Côte d’Azur, Christian Estrosi, font le constat que les conditions actuelles ne permettent plus d’aller sereinement vers la réforme territoriale annoncée par le Gouvernement concernant l’évolution des métropoles à dimension européenne.

" Après avoir participé à de nombreuses réunions de travail, force est de constater que l’Etat n’est toujours pas en mesure de mettre en œuvre ses engagements et d’apporter des réponses claires aux conditions posées par nos deux métropoles.

Cette réforme ne peut donc plus être menée au moment même où un grand débat légitime se déroule dans notre pays.

Si des efforts de dialogue ont été faits, notamment depuis la nomination de la ministre de la cohésion des territoires et aussi d’un plein ministre chargé des collectivités territoriales, nous constatons que le calendrier qui avait été annoncé pour cette réforme est à présent devenu irréaliste.

Par ailleurs, nous regrettons que les préoccupations des départements sur la gestion du RSA et l’accueil des mineurs isolés n’aient pas trouvé de solution.

Cette réforme a, par ailleurs, contribué à créer des tensions, donnant le prétexte à certains d’opposer, une fois de plus, l’urbain et le rural.

Dans ce débat rural-urbain, nous faisons le choix de la solidarité plutôt que celui de l’affrontement.

Nous constatons d’ailleurs que c’est au sein des métropoles que la solidarité entre le monde urbain et le monde rural s’exerce pleinement.

Le grand débat ouvert par le Président de la République doit donner l’occasion aux Français de s’exprimer sur l’organisation territoriale de notre pays et nous souhaitons d’ailleurs qu’il se conclue par un référendum.

Ne nous y trompons pas : ce seront des territoires que viendront les solutions nécessaires pour sortir de cette crise et continuer à réformer notre Pays !

Tôt ou tard, il faudra bien donner aux métropoles la dimension nécessaire pour rivaliser avec leurs homologues européennes, grâce à une répartition des compétences lisible et adaptée aux nouveaux défis de nos territoires, au service de nos concitoyens.

Nos Métropoles seront plus que jamais les fers de lance du dynamisme économique, de l’attractivité et de la solidarité territoriale."

Réaction des Présidents des Conseils départementaux de la Haute-Garonne, des Alpes-Maritimes, de la Gironde, de la Loire-Atlantique et du Nord

- Abandon de la réforme de fusion des Métropoles et des Départements

Suite à l’annonce faite ce jour par le Président de Toulouse Métropole et de la Métropole Nice Côte d’Azur de ne plus donner suite au projet de réforme territoriale visant à fusionner les compétences départementales vers les métropoles, le Président du Conseil départemental de la Haute-Garonne, Georges Méric, le Président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes, Charles Ange Ginésy, le Président du Conseil départemental de la Gironde, Jean-Luc Gleyze, le Président du Conseil départemental de la Loire-Atlantique, Philippe Grosvalet et le Président du Conseil départemental du Nord, Jean-René Lecerf expriment leur satisfaction et rappellent le rôle essentiel de l’échelon départemental pour garantir la cohésion territoriale et la démocratie de proximité sur leur territoire.

« Après les Métropoles de Nantes, de Lille et de Bordeaux, la décision de Toulouse Métropole et de la Métropole Nice Côte d’Azur d’abandonner le projet de fusion avec les Départements est une décision de bon sens. A l’heure où l’unité nationale est ébranlée et où les citoyens demandent plus de justice sociale et territoriale et plus de démocratie locale de proximité, l’affaiblissement des Départements serait un non sens et une erreur politique majeure », précisent-ils.
«  Le Département est l’institution de solidarité qui relie les citoyens et les territoires. En assurant une fonction redistributrice des richesses, seul le Département peut assumer la solidarité entre les zones urbaines dynamiques et les zones périphériques et rurales plus défavorisées. Sa mission d’action sociale, notamment vers les plus fragiles et les plus démunis, est garante de la cohésion sociale, au moment où se creuse la fracture territoriale  », concluent-ils.


Valérie Noriega