Banque de France : elle renforce son accompagnement auprès des TPE


Finance


19 février 2019

Les Très Petites Entreprises (moins de 750 000 € de CA annuel) constituent la trame économique des territoires. Elles sont quatre millions en France et agissent dans tous les secteurs, en particulier dans le commerce, la construction, la restauration-hôtellerie et le service à la personne. Comme elles représentent "un enjeu majeur de croissance, d’emploi et de vitalité" pour le gouverneur de la Banque de France, elles font l’objet d’un soin particulier de la part de l’institution. Qui met ses moyens en œuvre pour leur faciliter l’accès au financement, les aider dans les périodes difficiles etc.

Une "écoute" pour les entrepreneurs

Startups, autoentrepreneurs, commerçants, artisans... disposent dans chaque département d’un "correspondant" chargé de les écouter, d’analyser les problématiques, de les orienter éventuellement vers un réseau adapté pour les accompagner à chaque moment de la vie de l’entreprise (création, développement, transmission etc.). Les organismes consulaires, les banques, assureurs, fédérations patronales sont ainsi régulièrement sollicités.

À Nice, ce poste clé est confié à Mme Jacqueline Ferreira, responsable du Département des Banques et des Entreprises. Elle reçoit les entrepreneurs pour des questions de pérennité, d’image, de financement de l’entreprise mais aussi pour l’innovation, la concurrence, la défaillance d’un homme-clé, la transition numérique, la cybercriminalité...
Il y a eu quarante-huit saisines de la correspondante TPE en 2018 dans les Alpes-Maritimes, et 267 dans la région Sud-Paca. Les secteurs les plus représentés furent le commerce (40%) et la construction (27%), principalement des difficultés d’ordre financier (46%) et des demandes de financement (21%). Les outils mis en place, et une conjoncture plus favorable, ont permis de constater une baisse significative du nombre des défaillances de septembre 17 à septembre 18 (-2,7% au plan national) avec malgré tout une "reprise" sur les trois derniers mois de l’année dernière sans que l’on puisse (encore ?) incriminer les conséquences du mouvement des gilets jaunes.

L’an passé, cinquante-cinq dossiers de médiation du crédit furent déposés à la succursale de Nice (et 219 en Sud-Paca).

Nathalie Ravet directrice adjointe

Nathalie Ravet a été nommée directrice adjointe de la Banque de France de Nice, poste qu’elle occupe depuis le mois de septembre.

Son parcours dans les réseaux de l’institution l’a conduite successivement à différents postes : dans les services des missions économiques dans le Pas-de-Calais, le Rhône et dans l’Ain ; au siège parisien puis en Île-de-France comme spécialiste des ressources humaines pour l’éducation financière des publics, et comme directrice-adjointe à Avignon il y a deux ans pour les missions traditionnelles de la Banque de France comme la cotation des entreprises, le fiduciaire, les rencontres avec les dirigeants du bassin économique, les commissions de surendettement.

Conjoncture : aïe, aïe aïe !

Évoquant la conjoncture internationale, le directeur de la Banque de France à Nice a repris l’expression des "trois I".
I, comme Incertitudes, Impatience et Isolationnisme.
Les incertitudes sont multiples, à commencer par le Brexit. Qu’il soit "dur", c’est-dire une sortie sans accord, ou seulement demi mou, ce n’est a priori ni une bonne nouvelle pour la Grande-Bretagne ni pour les vingt-sept pays européens, tant nos économies sont imbriquées. Autres incertitudes, la Chine, dont les clignotants passent à l’orange avec une croissance qui continue à ralentir sérieusement, et aussi la France qui a revu à la baisse ses prévisions pour 2019 avec 1,5%.
L’impatience, c’est celle des populistes qui se manifestent un peu partout dans le monde (et en Europe aussi...).
Et l’isolationnisme, c’est le mal du moment, avec des guerres commerciales entre les USA et la Chine, les USA et l’Europe, ainsi qu’au sein des 27 où "des stratégies non coopératives" (doux euphémisme) se sont développées. Chacun chez soi et tout le monde perdant ?


Jean-Michel Chevalier