Mobilité : elle sera douce et éco-responsable sur le territoire de la Métropole Nice Côte d’Azur !


Economie


25 février 2019

Rencontre avec Philippe Pradal, premier Adjoint au Maire de Nice.

- Le bus et le tram, c’est 220 000 passagers par jour aujourd’hui. Que va rajouter la ligne 2 qui sera livrée en fin d’année ?

Philippe Pradal, premier Adjoint au Maire de Nice (DR)

En régime de croisière, la fréquentation de la ligne 2 du tram est estimée entre 140 et 150 000 passagers. Cela permettra de supprimer près de 20 000 voitures par jour sur la seule Promenade des Anglais. Le tracé des lignes 2 et 3 a pour vocation de desservir l’Ouest de la Métropole. La ligne 3 va en effet accueillir à Saint Isidore les personnes arrivant de nos vallées de la Tinée, la Vésubie et du Var. La ligne 2 (entre Riquier, le port et les deux terminus Aéroport / CADAM, ndlr) desservira l’Ouest de la Métropole, en attendant qu’elle soit prolongée ultérieurement sur Saint Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer.

- Les lignes de bus vont donc être réorganisées ?

Nous venons de présenter le nouveau réseau de transport intégrant les lignes 2 et 3 du tramway. Il est le fruit, notamment, d’une concertation avec les usagers et les comités de quartier. Chaque territoire voit son offre de transport s’améliorer et coïncider avec les besoins des usagers. Le but est d’offrir à tous les métropolitains un système régulier, plus fréquent, avec des amplitudes horaires plus larges, soit en se connectant avec le tramway, soit avec les bus à haut niveau de service.

- Et quid pour les collines, sans doute le secteur le plus difficile à réorganiser ?

C’était en enjeu majeur de la réflexion. Les derniers arbitrages viennent d’être rendus par Christian Estrosi. Un soin particulier a été apporté à la desserte collinaire, notamment sur l’ouest de la ville, où le principe du "rabattage" sur le tramway est bien adapté en rapprochant les habitants des collines de la ligne 2 du tramway.

- Cela implique t-il de nouveaux bus pour remplacer les actuels ?

Vous savez, le renouvellement du parc est continu. Il n’y aura donc pas d’effet "big bang" avec la mise en place du nouveau réseau. Celui-ci a été préparé avec soin, dans le dialogue, mais nous savons que des réglages seront nécessaires après une période d’expérimentation. Nous avons donc fait le choix d’adapter progressivement la flotte de nos bus.

Bientôt vous pourrez tester les vélos "bleus" électriques sur la Prom et en ville ! (Photo illustration DR)

- Aurons-nous des véhicules moins polluants ?

La Métropole a pris l’engagement de ne plus acheter de véhicules diesel depuis l’année 2018. Nous avons choisi des véhicules décarbonés GNV (au gaz, ndlr) ou électriques. Six bus électriques et dix bus GNV seront achetés en 2019, avec comme priorité pour ces derniers d’utiliser du bio GNV produit dans de bonnes conditions environnementales. Les émissions de CO2 sont un sujet majeur pour nous, les transports en commun contribuent à leur réduction. Et un bus, même diesel, pollue beaucoup moins que le trafic voiture équivalent...

- Le système de voitures électriques en auto-partage va t-il se développer ?

Le service est installé. Les services ont travaillé pour développer le réseau des bornes de recharge, qui sert à la fois pour le système d’autos partagées et pour les particuliers qui roulent à l’électrique. Ces derniers peuvent y réalimenter leurs véhicules. Le premier opérateur à être labellisé "auto-partage" sur la Métropole est "Renault Mobility".

- Et les Vélos bleus ?

Le système bien connu se poursuit bien sûr. Il sera complété par l’arrivée prochaine de vélos électriques. Nous développerons un ambitieux plan de pistes cyclables en ville. Notamment sur un axe Nord-Sud, mais aussi avec la "reconversion" en pistes cyclables dans le centre-ville des couloirs de bus en doublon avec la ligne 2 du tram Est-Ouest. Ces voies bénéficieront d’un aménagement paysager. Il y aura aussi la création de parcs à vélo dans les parcs de stationnement. Pour encourager la pratique, la Métropole maintient ses subventions aux acquéreurs de vélos électriques (200€ en 2019, 150€ précédemment).

- Un "plan scooters" et "trottinettes" ?

Le déploiement de scooters électriques en "free floating", c’est-à-dire avec la possibilité de les retirer là où il se trouve et de le redéposer là où l’on souhaite, va se poursuivre. Notre partenaire City Scoot va dimensionner au mieux des besoins. Pour les trottinettes, nous avons été sollicités par un certain nombre d’opérateurs, mais nous souhaitons que le déploiement soit apaisé. C’est un mode de déplacement innovant, qui correspond à une demande, mais cela nécessite un usage respectueux des autres usagers, en particulier des piétons sur les trottoirs. Nous pensons d’abord à la sécurité des personnes âgées et des enfants. Avant de mettre en place ce système, nous nous accordons avec l’opérateur sur une "charte de bonne conduite". Cela devrait démarrer à la fin de ce printemps.

Le futur frappe à la porte

"Nous sommes un territoire d’expérimentation. En décembre 2018, un véhicule autonome a été testé sur la Promenade des Anglais avec la société Vulog, partenaire de longue date de la Métropole, et qui a fourni une partie significative de l’électronique embarquée. Ce test s’est révélé intéressant et
préfigure ce que pourrait être la mobilité dans le futur. D’autre part, des emplacements de covoiturage seront aménagés dans les parcs relais du tram, avec un système financièrement incitatif pour les usagers. La mobilité partagée est une piste d’avenir pour la desserte d’endroits où il sera difficile de faire venir à certains horaires des moyens de transports en commun "lourds".


Jean-Michel Chevalier