DGFIP : Gilles Gauthier quitte son poste après un passage marqué par le redécollage économique


Finance


25 mars 2019

Gilles Gauthier a remis les clés du coffre en quittant ses fonctions de Directeur Général des Finances Publiques en milieu de semaine dernière. Deux faits auront marqué son passage à Nice ces trois dernières années : d’abord le niveau record de l’activité économique dans notre département avec, en 2018, un chiffre d’affaires toutes entreprises confondues supérieur à 45 milliards, jamais atteint dans le 06. Ensuite le prélèvement à la source qui, s’il a suscité des interrogations et parfois des inquiétudes, s’est mis en place en douceur et sans réel problème.

Deux succès incontestables, que le haut fonctionnaire dédie à ses équipes "pour leur implication et leur engagement au sens du service public" et pour leur capacité à relever les défis. Et aussi aux partenaires de la DGFIP - services de l’État, élus, juridictions civiles, administratives et financières, CCI, CMAR, etc.
Les services continuent à travailler sur des chantiers emblématiques comme celui de la réforme des valeurs locatives des locaux professionnels et sur l’immobilier de l’État puisque c’est la DGFIP qui a en charge leur gestion. Mais aussi sur les coopérations intercommunales, sur la suppression de la taxe d’habitation qui sera totalement effective en 2022, sur la dématérialisation et la contractualisation financière de secteur public local.
Les services des Finances Publiques vont poursuivre cette année leur réflexion sur l’organisation du réseau afin d’assurer une présence de proximité partout dans le département, en particulier dans les zones rurales et en périphérie de villes.
Dans un contexte social tendu, alors que les "remontées" du terrain font apparaître une forte attente de justice fiscale, la DGFIP continuera à être mobilisée sur la fraude.
"Dans une période difficile pour notre pays, nos missions budgétaires, comptables, fiscales et financières sont plus que jamais essentielles pour la collectivité nationale. C’est une fierté d’appartenir à une administration qui demeure au cœur des missions de la République".
Le successeur de Gilles Gauthier doit être nommé (par décret du président de la République) dans les prochains jours.

Gilets jaunes : impacts limités dans les Alpes-Maritimes

Alors que les images des Champs-Élysées saccagés sont dans toutes les têtes, la DGFIP a fait ses calculs pour mesurer l’impact des épisodes des gilets jaunes sur l’économie maralpine : ils sont très limités. "Malgré des moments de tension, le chiffre d’affaires des 136 000 entreprises du département ne s’est pas délité. Il est consolidé sur toute l’année 2018 et poursuit maintenant encore sa croissance" annonce Gilles Gauthier qui se réjouit de la "résilience post attentat" des socio-professionnels.
L’an passé, l’impôt sur les sociétés a rapporté 538 millions d’euros aux caisses de l’État, la TVA plus de deux milliards (dont 380 M€ pour les grandes entreprises) tandis que les droits de mutation se sont élevés à 566 millions, preuve d’un marché particulièrement tonique.

Les chiffres traduisent une grosse activité

Situation économique du 06
En 2018, tous les clignotants sont passés au vert avec un chiffre d’affaires de +5,8% pour les entreprises, avec +6% de créations d’entreprises et -6% de radiations.
Les recettes de TVA sont en hausse de +4,70%, celles de l’impôt sur les sociétés de +4,49%, ce qui traduit une forte activité.
Même augmentation dans les droits de mutation à titre onéreux (+17,57%) et de la publicité foncière (+18,9%).
Gilets jaunes : le mouvement social a peu impacté l’économie azuréenne puisque les chiffres et tendances restent largement positifs, y compris depuis la période des blocages.
L’hôtellerie et la restauration, après un fléchissement en décembre, sont en augmentation depuis janvier (+4,3%) grâce à un belle saison d’hiver (ski, carnaval, fête du citron). De même que la construction +4,5%.

Prélèvement à la source
Fin février, 75 400 personnes ont été accueillies tous motifs confondus - et surtout pour le PAS - dans les centres des Finances Publiques des A-M.
39 000 courriels ont été "traités" (+70% par rapport à 2018) ainsi que 41 800 appels téléphoniques.
27 000 "actions correctives" pour le PAS enregistrées (modification, individualisation du taux de prélèvement, etc.)
466 réclamations pour une erreur de taux sur 696 000 déclarants.
40 600 déclarations PAS parvenues début mars aux services des Impôts des Entreprises sur les
42 000 attendues.


Jean-Michel Chevalier