Parfois, il est bon d’en sourire pour ne pas avoir à en pleurer...


Economie


23 mai 2019

- Souriez, vous êtes filmés : Alors que la ville de Nice a déjà mené une expérience lors du carnaval et qu’une autre doit être tentée aux entrées des lycées des Eucalyptus (Nice) et Ampère (Marseille), le Conseil municipal de San Francisco a pris une voie tout à fait opposée en votant un arrêté interdisant aux services de police d’utiliser la reconnaissance faciale. Le texte oblige aussi les services de cette ville à communiquer sur les autres technologies de surveillance actuellement utilisées. Le recueil ou le stockage des données d’une personne font aussi l’objet de garde-fous. "Nous pouvons être en sécurité sans pour autant devenir un état sécuritaire, nous pouvons avoir de bons services de police sans être un état policier" a justifié un élu cité par la presse.
-  Boomerang  : À force de prôner le "dégagisme" et de vouloir bouter Emmanuel Macron hors de l’Élysée, Jean-Luc Mélenchon se retrouve pris à son propre piège. Le prenant au mot, des militants de la France Insoumise se retournent maintenant vers le Rassemblement National qui est selon les sondages le parti d’opposition le mieux placé de l’opposition. Ainsi en est-il d’Andréa Kotarac, conseiller régional d’Auvergne-Rhône-Alpes, qui appelle ouvertement à voter pour la liste RN, ce qui fait quand même un peu désordre et confirme chez les jeunes générations la dilution de la frontière traditionnelle droite/gauche.
- Et si le Brexit constituait une chance de clarifier et d’unifier le système juridique européen autour du droit civil continental ? L’idée fait son chemin puisque si elle quitte l’U.E la Grande Bretagne emportera du même coup sa "common law", système de droit non écrit qui fait la part belle à l’interprétation de la jurisprudence par le juge. Les 27 pays
"restants" pourront donc plus facilement se doter d’un code européen des affaires commun. Qui isolera encore davantage nos voisins d’outre-Manche, même si ce n’est pas le but recherché. CQFD !
- Tout ça pour ça  : Notre Premier ministre a (enfin) entendu les récriminations au sujet des 80 km/h qu’il s’était entêté à imposer "même au risque d’être impopulaire". Pour cela, il a été servi puisque cette mesure a contribué à la
dégradation du climat social et à l’allumage du mouvement des gilets jaunes. Finalement, tout finit où cela aurait dû commencer : confier la "responsabilité" de la limitation de vitesse aux présidents de Conseils départementaux et aux maires, les mieux placés pour connaître la réalité du terrain. Cela s’appelle le pragmatisme. Un temps perdu de vue pour du doctrinaire.
- Paracétamol  : On ne voudrait franchement pas être à la place des médecins au chevet de Vincent Lambert. Ils avaient cessé l’alimentation et l’hydratation qui maintenaient en vie leur patient, mais viennent d’être obligés par la Cour d’Appel de Paris de "rebrancher" cet homme en état végétatif depuis dix ans. Après les avis du Conseil d’État, de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) cette nouvelle "décision va créer un débat juridique incroyable", réagit Nicolas Hervieu cité par Le Monde (21/05), alors que juges administratifs et juges judiciaires aboutissent à des conclusions opposées.
Au delà du juridique, quelle place pour l’humanité dans cette douloureuse affaire ?


Jean-Michel Chevalier