Parfois, il suffit d’oser (et c’est même à ça qu’on les reconnait...)


Economie


19 septembre 2019

- C’est beau le progrès : comment s’étonner du grand désamour des Français pour leur voiture qui commence à tracasser les constructeurs ?
Il n’y a pourtant pas de quoi s’inquiéter puisque ce secteur n’emploie que 400 000 personnes... Après nombre de punitions et vexations (taxes, 80 km/h, contrôles techniques renforcés), on nous promet maintenant des radars tourelles capables de détecter les excès de vitesse, le franchissement de ligne continue, le non-respect des distances de sécurité, le non-port de la ceinture, le téléphone portable au volant…
Tout cela pour la sécurité routière, bien sûr, et pas du tout pour colmater les trous béants du budget de l’état. Courage, seulement quatre cents de ces appareils seront installés d’ici la fin 2019 le long de nos belles routes, et ils remplaceront très vite tous les "vieux" radars, il est vrai largement amortis.
La prochaine étape sera t-elle celle des radars à reconnaissance faciale, qui liront dans nos pensées, pour voir, si d’aventure, on n’aurait pas l’intention d’appuyer sur le champignon sitôt la tourelle dépassée ?

- Les cambrioleurs qui ont pillé le train postal Glasgow-Londres dans les années 60 ne sont que de gentils amateurs... Leur exploit n’est rien en comparaison de la fusion des régimes de retraites en un seul qui aura pour effet, pour des professions libérales comme les Avocats, de doubler les cotisations et de diviser par deux les pensions.
Il suffisait d’y penser, ou plutôt d’oser le faire.
En d’autres termes, cela s’appelle "faire les poches", et pour que les comptes soient bons à défaut de faire de bons amis, la réserve de précaution de la Caisse Nationale des Barreaux Français (CNBF) risque en plus d’être confisquée pour être versée dans le pot commun. En la matière, avoir été vertueux en gérant "en bon père de famille" est bien mal récompensé.
Les Avocats ne sont d’ailleurs pas les seuls à se faire détrousser au coin du bois. Les pilotes d’avion aussi, ainsi que les Notaires et autres professions qui avaient pourtant thésaurisé en vue de jours difficiles. Sans imaginer un tel siphonnage de leurs petites économies pour leurs vieux jours.

-  Tandis que le microcosme politique s’énerve au sujet de la mise en examen du président de l’Assemblée, voici que Patrick Balkany, a été condamné au même moment à quatre ans de prison pour fraude fiscale. Il est reparti du palais de justice entre deux gendarmes, une scène inhabituelle sous notre Vème république qui s’est plutôt montrée tolérante avec le personnel politique. Si la chute de Balkany et les ennuis judiciaires de Ferrand peuvent réjouir ceux qui remettent tout en cause, ces deux "événements" montrent en tous cas que notre justice fonctionne en liberté, ce qui est une bonne nouvelle. (Et ce n’est pas parce que l’on a fait l’objet d’une perquisition que l’on a soit même médiatisée que cela justifie de crier très fort au "procès politique"...).


Jean-Michel Chevalier