UIMM : 100 ans et une santé de fer !


Economie


6 décembre 2019

Le syndicat des métiers de la métallurgie va lancer une formation 4.0 pour aider les entrepreneurs à s’adapter à la nouvelle révolution industrielle.

Aux âmes bien nées, le nombre des années ne fait qu’ajouter de la valeur ! Cela est particulièrement vrai pour l’UIMM Côte d’Azur - Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie - qui a fêté de belle manière ses cent ans lors d’une réception à la Villa Masséna de Nice. Un décor somptueux, pour recevoir les adhérents de ce syndicat ayant tant compté dans l’histoire économique et sociale de notre région et de notre pays, et qui continue encore aujourd’hui à travailler à la réussite des entreprises.

Une grande aventure qui perdure

Pour cet anniversaire, le président Daniel Sfecci a feuilleté les pages de l’album photos de famille. Faisant défiler sur un powerpoint des clichés en noir et blanc montrant ce qu’étaient à l’époque Legrand à Antibes, Ragni à La Gaude, Record, Gieser, Schneider-Electric, Tournaire et les autres. Puis les mêmes en couleurs, pour faire découvrir ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.
Aucune nostalgie dans ce rappel. Au contraire, la volonté de montrer comment les "gros" centres industriels des Alpes-Maritimes (Carros, Grasse, Cannes) et les milliers de petits satellites répartis sur tout le territoire se sont en permanence adaptés aux conditions économiques et techniques pour rester dans la course.
Et dans le peloton de tête pour certains...

De nombreuses personnalités venues célébrer cet anniversaire exceptionnel. (DR)

À l’heure où une nouvelle révolution industrielle dite 4.0 va rebattre les cartes, Daniel Sfecci justifie dans le passé du syndicat la force d’aborder l’avenir avec détermination et confiance. "En 1907, création d’une
mutuelle d’assurance ; en 1910 les retraites ouvrières et paysannes, en 1919 la loi des huit heures de travail par jour ; en 1932 la protection sociale obligatoire, en 1936 les congés payés et la semaine de 40 heures
" a t-il égrainé pour illustrer l’implication de l’UIMM dans la transformation et le progrès.

Un esprit de conquête

Cet esprit demeure, prêt à affronter les défis, nombreux. Si la barre est haute, elle n’est pas infranchissable. "Nous n’arrêtons pas de fêter les 70 ans de telle entreprise, les 80 ans d’une autre, et elles sont toujours pérennes" se réjouit le président de l’UIMM. "L’énergie de tous permet à notre filière de dégager un chiffre d’affaires de 4 milliards et d’assurer 50 000 emplois sur la Côte d’Azur."
Daniel Sfecci a reconnu que la révolution 4.0 "occupe les pensées. Les hommes et les femmes ne comprennent pas toujours, cela génère une grande crainte. Notre syndicat a un rôle pivot, pour permettre de passer du modèle que nous connaissons à un autre. Pour cela, nous lançons une formation du dirigeant 4.0".
De formation, il en a été aussi question avec Jean-Pierre Savarino, président de la CCI ; avec Philippe Darmayan, président national de l’UIMM, qui ont plaidé pour l’innovation et la haute compétence et la nécessité d’attirer les jeunes vers les métiers industriels. Tandis que Françoise Taheri, secrétaire générale de la préfecture, rappelait "le nouvel élan" lancé par le gouvernement pour que notre pays redevienne une terre industrielle.

L’heure des "clusters"

Président de la Métropole, mais aussi ancien ministre de l’Industrie, Christian Estrosi s’est évidemment senti parmi les siens au moment de souffler les bougies du gâteau d’anniversaire. De son long discours, l’assemblée a retenu "que l’on peut donner de l’espérance à notre jeunesse en lui offrant des métiers solides dans l’industrie" et que désormais le chiffre d’affaires réalisé par cette filière est "quasiment identique" à celui du tourisme dans notre département.
Revenant sur les crises passées, il s’est réjoui que les entreprises aient réussi à vaincre les difficultés. Il a estimé que l’heure est maintenant venue de créer des "clusters" européens pour rester dans la course mondiale.


Jean-Michel Chevalier