Le sort de la LGV PACA se jouera le 11 février


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30 janvier 2009

C’est finalement le 11 février, dans le bureau de Jean-Louis Borloo, que devrait être scellé le sort de la future ligne ferroviaire à grande vitesse entre Paris et Nice.

Ce jour-là, le ministre de l’environnement et de l’aménagement du territoire réunira le président de RFF, maître d’ouvrage de la LGV PACA, ceux de la région et des conseils généraux des Bouches-du-Rhône, du Var et des Alpes-Maritimes, ainsi que les élus des principales villes et agglomérations concernées par ce dossier (Aix-en-Provence, Marseille, Toulon, Nice). Objet de cette rencontre, repoussée à plusieurs reprises : choisir entre les deux tracés jugés les plus performants par les experts de RFF parmi les onze scénarios issus du débat public.

Les deux options soumises à l’arbitrage gouvernemental s’appuient sur des logiques différentes en termes d’aménagement du territoire, d’impact environnemental et d’engagement financier. Le tracé des métropoles du Sud vise à relier Marseille et Toulon, en construisant deux nouvelles gares, l’une à 70 m sous la gare Saint-Charles, l’autre dans les quartiers Est de la métropole varoise. Les plus chauds partisans de cette solution – les départements des Bouches-du-Rhône et du Var, la communauté urbaine de Marseille, et à un degré moindre, les communautés du Pays d’Aix et de Toulon Provence Méditerranée, évoquent la nécessité de ne pas écarter les principales villes de la région de l’arc méditerranéen. A contrario, les adversaires de cette alternative –au premier rang desquels s’est élevé le préfet de région- mettent en avant les surcoûts provoqués par le passage de la LGV dans des zones urbaines particulièrement denses, ainsi que l’allongement du temps de parcours sur un trajet Paris-Nice (un peu plus de 4 heures). Au final, la voie des métropoles du Sud nécessiterait un investissement évalué à 11, 4 milliards d’euros pour réaliser 180 km de ligne nouvelle, deux gares et une vingtaine de km de tunnels.

L’autre hypothèse présentée au ministre, le tracé Côte d’Azur- Sud Arbois, consiste à relier la gare TGV d’Aix-en-Provence à la vallée de l’Arc, puis au sillon de l’A8 jusqu’au Haut Var, afin d’aboutir sur Côte d’Azur en contournant par le nord la plaine des Maures. Cette option a, bien sûr, les faveurs des élus des Alpes-Maritimes (elle mettrait Nice à seulement à 3h40 de Paris), mais suscite une forte opposition du conseil général des Bouches-du-Rhône, de celui du Var et de l’agglomération aixoise en raison de son fort impact sur le paysage, notamment aux abords de la montagne Sainte-Victoire, et sur les domaines viticoles. Reste que le tracé Côte d’Azur-Sud Arbois a l’avantage d’être nettement moins cher que le précédent. Les estimations font état de 8 milliards d’euros pour construire 160 km de ligne nouvelle, avec une gare à réaliser autour du Muy et une autre dans l’arrière-pays cannois.

Source LE MONITEUR HEBDO - Jean-Marc Matalon (Bureau de Marseille)