2 janvier 2020
La nature nous rappelle régulièrement que nous vivons dans un secteur dans lequel l’activité sismique est permanente. Un risque pris en compte dans la construction.
La région Sud-Est est la zone la plus touchée par les tremblements de terre en France. Même si les secousses quotidiennes sont, la plupart du temps, trop faibles pour être ressenties (magnitude inférieure à 2), il arrive parfois que l’on sente la terre trembler sous nos pieds. Et, parfois, les conséquences sont sévères...
Il y a deux semaines, la terre a tremblé dans les Hautes-Alpes. Aux alentours de Gap, vers 5h30 du matin. Il s’agissait d’un petit séisme de magnitude 3, repéré par le Réseau national de surveillance sismique. Ni blessés, ni dégâts heureusement, mais le "rappel" sans frais que nous habitons dans une région sensible à cet aléa naturel.
Deux secousses ont été enregistrées dans le Var au mois de novembre. La première a été la plus forte avec une magnitude de 3,1. Elle a été enregistrée en mer, vers 2 heures du matin. L’épicentre a été localisé au large à une centaine de kilomètres de la ville de Bandol.
La région a connu de nombreux tremblements de terre au fil des siècles, dont certains qui ont causé beaucoup de dégâts. La commune de Lantosque en 1494, l’arrière-pays niçois en 1564, la vallée de la Vésubie en 1644, la ville de Lambesc en 1909. Et le plus important, un séisme qui a eu lieu au large des côtes en 1887. Faisant six cents morts en Ligurie et dix à Nice. Celui-ci est aujourd’hui considéré comme le plus fort jamais ressenti en France. La mémoire collective a aussi gardé le souvenir du tremblement de terre de 1887 à Bar-sur-Loup.
Le bassin méditerranéen est le point de rencontre de deux plaques
continentales (Afrique et Eurasie) qui sont toujours en mouvement.
Par conséquent, la région Sud Paca est la victime des effets des collisions de ces plaques. À l’instar de la Grèce, de l’Algérie ou du Sud de l’Italie. Comparée à certaines régions du monde, elle reste tout de même une zone de "sismicité modérée".
Aujourd’hui, il est impossible de prévoir où et quand aura lieu un tremblement de terre car les signes annonciateurs ne sont pas toujours détectables. La seule certitude est que lorsqu’un séisme se manifeste une fois à un endroit, il peut s’y manifester à nouveau...
Pour limiter les dégâts, de nombreuses précautions ont été prises avec la création de plans de prévention. Le PPRS (Plan de Prévention des Risques Sismiques) vise à établir une carte des zones les plus sensibles. Le PLU (Plan Local d’Urbanisme), se base sur les données établies par les rapports des PPRS, il fixe les règles de construction des bâtiments (autorisation ou pas, matériaux utilisables, occupation maximale etc).
En plus des PPRS, la sensibilisation à la prévention et aux risques est très importante. Elle permet notamment de réduire le nombre de victimes. Depuis quelques années, l’État propose aux citoyens de suivre un cours d’information préventive aux comportements qui sauvent. Ce cours leur permet de mieux évaluer les dangers, mais aussi d’apprendre à réagir en conséquence.
Marion Rolland