Aéroports Côte d’Azur dévoile son programme pour ne plus émettre de gaz à effet de serre dès 2030


Environnement


15 janvier 2020

Une ambition : ne plus émettre un seul gramme de gaz à effet de serre en 2030.

Engagé depuis plus de 15 ans dans une démarche volontaire de réduction de son empreinte environnementale, le premier groupe aéroportuaire français 100% neutre carbone a dévoilé son programme pour parvenir, avec 20 ans d’avance sur sa précédente annonce, à ne plus émettre un seul gramme de gaz à effet de serre, sans compensation. Il entend également jouer un ro ?le d’aiguillon pour l’ensemble de la filière aéronautique en proposant des mesures concrètes pour limiter l’impact du transport aérien

Le Groupe Aéroports de la Côte d’Azur annonce une série de mesures pour parvenir à réduire é néant les émissions de gaz à effet de serre des trois aéroports qu’il gère, Nice Côte d’Azur, Cannes Mandelieu et Golfe de Saint-Tropez. Ce programme prolonge les multiples engagements du Groupe et marque une nette acce ?le ?ration de son calendrier. En effet, s’il s’était engagé, en juin 2019 aux côtés de 192 aéroports européens, sur une échéance à horizon 2050, il vient de dévoiler les étapes nécessaires pour y parvenir en seulement 10 ans.

Cette ambition a été saluée par le docteur Bertrand Piccard, fondateur et Président de la Fondation Solar Impulse, qui n’a pu faire le déplacement à Nice à l’occasion de la présentation du programme mais a tenu à délivrer un message de soutien bienveillant : « J’admire les sociétés qui se fixent spontanément des objectifs ambitieux. Devant la lenteur des négociations internationales, c’est en effet la meilleure façon d’avancer pour protéger l’environnement. De par son ambition à être Net Zéro Emission au plus tard en 2030, Aéroports de la Côte d’Azur devient un pionnier et un exemple à suivre dans le monde de l’aviation. Afin d’atteindre son but le plus rapidement possible, Aéroports de la Côte d’Azur va utiliser des solutions labellisées par la Fondation Solar Impulse. Un contrat vient d’ailleurs d’être signé avec l’une d’elle, Antismog  ».

Un premier aéroport Net Zéro Emission dès 2020

En raison de leurs différentes spécificités, chacune des trois plateformes avancera à son rythme.

Ainsi, l’aéroport du Golfe de Saint-Tropez, neutre carbone depuis 2018, parviendra dès 2020 à ne plus émettre un seul gramme de gaz à effet de serre grâce à une nouvelle réduction de ses e ?missions et a ? l’installation de puits de carbone lui permettant d’absorber in situ les 23 tonnes eq. CO2 d’émissions résiduelles. Mieux, dès 2022, la poursuite de ces efforts permettra à la plateforme de devenir absorbeur net, de 2,5 tonnes eq. CO2 avant une monte ?e en puissance jusqu’à 21 tonnes en 2034. Ainsi, l’aéroport prolongera sa contribution à la préservation de son territoire en absorbant les émissions des avions à l’approche, au roulage ou au décollage, étapes émissives du transport aérien ne rentrant pas dans le périmètre des émissions lui e ?tant directement imputables.

L’aéroport de Cannes Mandelieu suivra la même trajectoire avec cinq étapes de réduction des e ?missions jusqu’en 2030, année d’atteinte de l’objectif de zéro émission. Ensuite, à partir de 2034, la plateforme pourra même absorber un minimum de 14 tonnes eq. CO2 par an.

Le deuxième aéroport de France, non émissif en 10 ans

L’aéroport Nice Côte d’Azur relève pour sa part un challenge encore plus important. Avec un trafic passagers en croissance constante chaque année, il est le deuxième aéroport de France derrière le hub de Paris et ouvre chaque année de nouvelles lignes, courts, moyens et longs courriers. Premier aéroport de France a ? avoir atteint la neutralité carbone, en 2016, il a de ?ja ? réussi à re ?duire de 80% ses e ?missions de gaz à effet de serre en 10 ans. « Aujourd’hui, un passager qui transite par nos terminaux représente à peine 100 grammes de CO2, c’est 92% de moins que dans la moyenne des aéroports européens et un record autant qu’une incitation à faire encore mieux. Ces derniers grammes sont les plus difficiles à supprimer car ils nous confrontent à des barrières techniques ou technologiques, que nous allons lever pour atteindre l’objectif de ne plus émettre un seul gramme en seulement 10 ans », explique Isabelle Vandrot, chef du département Développement durable et Environnement d’Aéroports de la Côte d’Azur.

La suppression progressive du gaz dans l’ensemble des bâtiments, le développement de surfaces photovoltaïques ou la décarbonation des engins spéciaux lui permettront de parvenir à son objectif de ne plus émettre de gaz à effet de serre en 2030. Mieux, dès 2034, grâce à des puits de carbone, l’aéroport deviendra un absorbeur du CO2 émis par les avions s’y posant, prolongeant ainsi ses efforts au-delà de son seul périmètre.


Valérie Noriega