5 mars 2020
Créée en 2017 par Maître Véronique Poineau-Chantrait, avocate au barreau de Nice, spécialiste des litiges de l’entreprise, et par Emmanuel Deun, psychologue clinicien, l’association "Médiation 111" a entamé dès cette époque une démarche novatrice pour aider les entrepreneurs à résoudre des conflits concernant leurs activités. Sans passer forcément par la case tribunal, comme c’était le cas autrefois...
Depuis, l’équipe s’est enrichie avec la venue de Maître Michel Buchet, avocat honoraire au barreau de Nice, spécialiste du conflit d’associés, et celle de Maître Carole Penard, du barreau de Nice également, spécialisée en droit du travail.
"Nous avons voulu allier le droit et la psychologie" commente Emmanuel Deun. "L’expérience nous montre qu’il est souvent plus facile de trouver une solution lorsqu’il y a deux médiateurs différents et complémentaires pour conduire une affaire".
Pour expliquer la démarche, "Médiation 111" a réuni ce mardi des avocats et des chefs d’entreprises au Joya LifeStore de la place du Pin. Une session qui sera suivie par d’autres, pour faire connaître la méthode.
"Médiateurs, notre complémentarité nous permet d’apporter un regard croisé sur les conflits. Dans la mesure du possible, nous systématisons les dispositifs de co-médiation car cela permet d’explorer de nombreuses pistes, de relancer la communication etc." poursuit M. Deun. "Par exemple, une médiation opérée conjointement par un homme et une femme permet d’éviter les préjugés. La présence d’un avocat et d’un psychologue offre un regard plus large sur les enjeux d’un conflit".
Depuis sa création, "Médiation 111" a déjà fait un bon bout de chemin, se faisant connaître et apprécier des chefs d’entreprises ayant des litiges à régler. Evidemment, les "débats" sont couverts par les secrets professionnels des avocats et du psychologue, rien de ce qui est dit pendant les
réunions de médiation ne pouvant être utilisé par les parties après les échanges.
Depuis le mois de novembre, la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence sollicite aussi l’association pour de la "médiation judiciaire", en complément de la "médiation conventionnelle". Cela peut concerner des affaires aussi différentes qu’une succession difficile ou un conflit de voisinage avec de grosses implications.
Avec un taux de réussite de 70%, les dossiers traités par "Médiation 111" se concluent donc souvent favorablement, à la satisfaction des parties qui ont trouvé elles-mêmes une solution à leur différend. Mais le plus difficile reste encore de convaincre d’entrer en médiation, une procédure qui n’est pas encore très connue du grand public.
Conséquence de l’expérience de ses quatre médiateurs, Médiation 111 a développé une méthode originale de "détection des signaux faibles" qui, interprétés précocement, permettent de désamorcer l’émergence d’un conflit. Par exemple, un retard de paiement inhabituel de la part d’un client peut, parfois, être l’indice d’un désaccord naissant, tout comme le changement de comportement d’un collaborateur peut alerter sur l’émergence possible d’un conflit dans une équipe ou d’un litige entre un employé et son employeur.
Médiation 111 propose donc son analyse aux entreprises dans une logique de prévention des litiges.
Renseignements 06.20.48.80.17.
Jean-Michel Chevalier