À Nice, Volumic 3D participe à "l’effort de guerre" contre le covid-19


L’entreprise


2 avril 2020

L’entreprise Volumic 3D, spécialisée dans la création de machines d’impression 3D, cherche des solutions pour faire face à la pénurie de matériel médical dans les hôpitaux.
Depuis le début du confinement, elle a conçu plusieurs prototypes pour combler les manques. Stéphane Malausséna, co-fondateur de l’entreprise niçoise répond aux questions de notre journal.

Que développe Volumic 3D en ces temps de crise ?

À la base, nous fabriquons des imprimantes 3D pour nos clients qui les utilisent eux-mêmes pour réaliser leurs outillages, leurs prototypes, etc. Mais en cette période, nous contribuons aussi à ’’l’effort de guerre’’ si on peut dire comme cela. Nous imprimons nous-mêmes des pièces pour faire des tests et aider, non pas les clients, mais les industriels, les institutionnels, les
laboratoires, etc. et pour trouver en quoi la 3D peut apporter des solutions rapides.

Quel genre de pièces pouvez-vous réaliser ?

Les demandes sont encore larges, mais nous nous sommes centrés sur certains projets, certains programmes pour réaliser des pièces mécaniques ou de l’accessoire pour du matériel médical, comme des masques ou des dérivés des masques (sorte de visière de protection), de l’appareillage pour respirateur, des valves, etc. Nous avons beaucoup de projets, nous sommes surtout focalisés sur ce qui est encadré par la profession médicale. Parce que c’est elle qui va valider nos idées de projets et nous dire si tout fonctionne.

Certains de vos prototypes sont-ils déjà en phase de test ?

Effectivement, pour certaines pièces et prototypes. Mais rien n’est encore "sorti" officiellement de notre atelier, c’est-à-dire qu’il n’y a pas encore eu de production à grande échelle. Mais pour certains projets cela ne saurait tarder car les tests sont très avancés et les résultats positifs.

Êtes-vous les seuls du secteur à vous être lancés dans cette initiative ?

Non, beaucoup d’acteurs de la 3D se fédèrent, surtout à l’échelle locale et régionale. Pour le moment, nous élaborons tous des projets au niveau local, pour qu’une fois qu’ils seront validés par les laboratoires, hôpitaux etc., nous puissions alors les faire rayonner au niveau national.
La 3D permet une téléportation des fichiers, c’est un avantage. Par exemple, une bonne idée imaginée à Nice peut être imprimée à Paris. Pour l’instant, nous en sommes au partage de connaissances.

Et la production ?

Une fois les validations acquises, nous passons à la production. D’abord, des prototypes, en petite quantité. Au début, se sera des dizaines ou des centaines de pièces, distribuées en particulier au niveau local. Puis, si possible, les productions augmenteront pour être distribuées partout dans le pays.

Combien de temps pour une impression 3D ?

Quelques heures, c’est très rapide.

Combien de personnes travaillent sur ces projets ? Sont-elles en télétravail ou sur place dans l’entreprise ?

Quatre personnes, certaines en télétravail, certaines sur le site. Évidemment, nous respectons les normes sanitaires, d’autant plus quand nous devons travailler sur ce genre de matériel. Pour la gestion et la conception des projets, le télétravail est tout à fait possible.
En revanche, il faut parfois des personnes sur place pour travailler sur les machines, notamment pour la production des pièces et aussi pour gérer la logistique, les livraisons, etc.

Les livraisons peuvent-elles être assurées ?

Nous avons craint la semaine dernière, mais les services de livraison des transporteurs et les Chronoposts, avec qui nous travaillons beaucoup, sont maintenus.

70 000 éprouvettes en 72 heures !

VOLUMIC 3D, les Laboratoires Cerballiance et La Ferme 3D ont uni leurs forces pour apporter une réponse rapide à la rupture de stock des tests de dépistage du COVID-19. Cerballiance (600 laboratoires d’analyse en France), mandaté par l’Agence Régionale de Santé, est équipée de plusieurs automates de dépistage dernière génération permettant chacun de réaliser plus de 150 analyses/jour.
Cependant, de par l’ampleur inédite de la menace, les laboratoires ne disposaient pas de quantités d’éprouvettes en nombre suffisant pour faire fonctionner leurs automates à plein régime. En urgence, le docteur Vincent Raimondi, DG de Cerballiance Cote d’azur, a contacté Volumic 3D pour concevoir et produire au plus vite une version alternative et validée de ces éprouvettes !
Mission accomplie. En moins de 72 heures La Ferme 3D et l’entreprise de Stéphane Mallausena ont relevé le défi en réalisant un millier d’éprouvettes. Chapeau !

Propos recueillis par
Marion ROLLAND


Marion Rolland