Masques : un loupé, « pas une guerre » pour Castaner


Politique


8 avril 2020

Y a t-il eu ce week-end une guéguerre pour l’appropriation de masques de protection à l’aéroport de Mulhouse-Bâle comme l’a indiqué cet après-midi (mercredi) le sénateur Jérôme Derain (PS) lors de la séance de questions au gouvernement du Sénat ? L’élu de Saône-et-Loire a été jusqu’à parler de « réquisition par l’armée » des masques pour servir un territoire (l’Est) au détriment de deux autres, les Bouches-du-Rhône et la région Bourgogne – Franche Comté.

« Mais pas du tout  », lui a répondu en substance Christophe Castaner. Pour lui, l’incident relève seulement d’une difficulté d’approvisionnement sur le marché mondial de masques. « Sur l’événement que vous évoquez, c’est la conséquence de la course aux masques : un certain nombre d’importateurs prennent des commandes de différents interlocuteurs, État ou collectivités locales. Il n’y a pas eu de réquisition, ni par l’armée, ni par l’État  » a assuré le ministre de l’Intérieur.

Alors comment en est-on arrivé à ce loupé ?

Les masques arrivés dimanche ont été commandés par l’État (et en particulier par l’ARS du Grand Est, qui en attendait 6 millions) et par les deux collectivités locales. Ils ont voyagé dans le même avion cargo. Or, il n’est arrivé que 3,4 millions de masques, qui ont été attribués en priorité à l’ARS du Grand Est.
« Chacun sait qu’il ne s’agit pas de concurrence, mais de fournir en priorité ces protection aux soignants. Je réaffirme qu’il n’est pas question qu’il y ait une guerre des masques entre l’État et les collectivités locales et que l’on doit travailler main dans la main  » a affirmé la main sur le cœur Christophe Castaner qui indique avoir donné des « instructions dans ce sens mardi à l’ensemble des préfets ».

Il n’empêche que les Bourguignons et Francs Comtois ont bien eu l’impression de se faire chiper sous le nez des matériels qu’ils avaient commandés et payés. Et par les militaires, chargés d’assurer la sécurité des convois, puisque les livraisons des masques sont actuellement aussi protégées que les transferts d’argent par la Banque de France…


Jean-Michel Chevalier