Pour Bruno Retailleau (LR) la stratégie du confinement est insuffisante


Economie


15 avril 2020

Décidément, le gouvernement n’en finit pas de traîner comme un boulet cette affaire des masques de protection, ou plutôt leur nombre insuffisant pour les métiers exposés à la maladie et leur absence quasi totale pour le reste de la population. Cet après-midi encore, au Sénat (mercredi 15), Bruno Retailleau, président du groupe LR, est venu titiller une nouvelle fois le Premier ministre sur cette question sensible dans l’opinion publique.

Pour le représentant des Républicains, il ne fait aucun doute que les pays qui ont réussi à lutter contre l’épidémie se sont appuyés sur le confinement mais aussi sur les masques et sur le dépistage des cas positifs. Il a une nouvelle fois insisté sur la nécessité d’être actif au-delà du simple confinement qui est pour lui la seule « stratégie » mise en place par la France. «  La distribution des masques ne va pas assez vite, il y a des pesanteurs qu’il faut bousculer  » a préconisé le sénateur.

Une analyse que ne partage pas Édouard Philippe. Pour celui-ci, « le confinement n’est pas toute notre stratégie (…) Il a permis aux services des urgences des hôpitaux de tenir en évitant un afflux massif de malades ». S’il est maintenu au moins jusqu’au 11 mai, il s’accompagne d’autres efforts, comma la fabrication de masques chirurgicaux et de masques FFP2 par des industriels français. « Nous veillons à ce que l’appareil productif donne les moyens de sortir de cette situation. L’objectif est de fournir des masques dans les meilleurs délais, mais cela prend du temps, car on ne double pas, on ne triple pas une production sur un simple claquement de doigt : il faut acheter de nouvelles machines, former du personnel etc. »
Édouard Philippe est aussi revenu sur les masques et le dépistage présentés comme la panacée à nos malheurs présents. Il a cité les exemples de Singapour et du Japon, présentés un temps comme victorieux du coronavirus, mais où ces mesures n’ont pas été suffisantes au fil du temps et où il a fallu aussi en revenir… au confinement. Pour Matignon, la situation demande «  beaucoup d’humilité et de prudence » puisqu’un tel déconfinement n’a eu encore aucun précédent dans le monde. La situation reste fluctuante dans le temps et dans les différents pays.

Seule certitude : il nous faudra faire preuve de patience car «  on ne reviendra pas le 11 mai à la situation d’avant  ».


Jean-Michel Chevalier