Faites donc ce que l’on dit et aussi son contraire...


Economie


16 avril 2020

Pour maintenir l’économie, la réouverture annoncée au niveau national de certains magasins (bricolage, fast food, fleurs, etc.) ne va pas contribuer à clarifier la situation. Le quidam ne sait plus trop à quoi s’en tenir alors qu’ici le préfet des Alpes-Maritimes et le procureur de la République de Nice annoncent dans le même temps des contrôles accrus et des sanctions envers les contrevenants du confinement.
Certes, si quinze Mac Do (en attendant mieux) ont déjà rouvert en Île-de-France et dans l’Ouest, c’est de façon partielle : ils sont limités à la vente à emporter et à de la livraison à domicile, à l’exclusion de toute restauration sur place.
De même pour les magasins de bricolage ou les spécialistes de l’électroménager, qui doivent aussi se conformer à des restrictions (désinfection régulière des installations, drive, un seul client à la fois, etc.).
Mais la reprise même dégradée de ces commerces vient, une fois de plus, brouiller les messages officiels. Car, avec ces dérogations, il faut donc croire qu’acheter un grille-pain ou un burger ferait partie des "premières nécessités" dans des "établissements dont les activités demeurent autorisées". Et donc que moi, simple consommateur, je pourrais prendre ma voiture pour aller y faire mes courses comme avant, et expliquer aux gendarmes me contrôlant au retour que puisque ces enseignes sont autorisées à ouvrir, leur clientèle est aussi forcément autorisée à s’y rendre…

Dans la même zone commerciale, acheter des saucisses, un Big burger, un téléviseur, une clé de 12 et un bouquet de roses est donc possible alors que l’on ne peut toujours pas aller dans la même galerie marchande chez le chausseur ou à la blanchisserie ? On se retrouve à des centaines de clients dans les espaces - vastes mais confinés - des supermarchés alors que l’on ne peut plus acheter ses carottes et navets à l’étal de son petit producteur de Saint Pancrace ou de Falicon puisque les marchés - en plein air - ont été fermés…
C’est le temps des injonctions contradictoires : sortez, mais restez chez vous !
Le port du masque inutile hier deviendra sans doute obligatoire demain…
Même en pleine purée de pois, un pilote se doit garder le cap pour conduire ses passagers à destination.
Alors dans le doute de cette période, attachez bien vos ceintures et restez chez vous…

J.-M. CHEVALIER

Post scriptum (pour se détendre un peu)
- Carlos Ghosn a trouvé la méthode imparable pour éviter d’être contaminé. Il s’est confiné à double tour dans son coffre fort.
- Le ministre de l’Intérieur, qui avait soutenu mordicus le contraire devant les commissions d’information de l’Assemblée nationale et du Sénat, a fini par reconnaître la réquisition des masques des Bouches-du-Rhône par l’état. Bien forcé, puisque le journal l’Est
Républicain a publié l’arrêté BDSC-2020-95-01 du 4 avril "portant réquisition des masques chirurgicaux" signé par le préfet du Haut Rhin. Aux états-Unis, une plaisanterie de ce genre coûterait très cher politiquement et au pénal. En France, on trouve que
Castaner a l’air malin maintenant...


Jean-Michel Chevalier