Déconfinement : qui va piano va sano…


Economie


28 avril 2020

«  La pandémie est plus forte que nos lois. Elle provoque un ébranlement général. Il faut l’aborder dans toute sa complexité (…) La fraternité est notre ciment dans cette tempête ». Le président de l’Assemblée Richard Ferrand a choisi ses mots pour introduire avec gravité la séance de cet après-midi (mardi 28 avril) qui a vu le Premier ministre présenter les grandes lignes du déconfinement attendu en date du 11 mai.

Un déconfinement qui se fera par étapes, « pro-gres-si-vement » a insisté Edouard Philippe, qui a souligné que «  jamais nous n’avons connu cette situation dans notre histoire, même pendant les guerres ». Pour lui, malgré les risques et les inconnues liés à un retour à la lumière, il faut revenir doucement à une situation plus normale car le confinement «  ne peut durer éternellement, pouvant entraîner des effets délétères. Le moment est venu de dire comment on va sortir, mais il faut apprendre à vivre avec ce virus et comment s’en protéger ».

Le déconfinement sera donc progressif, département par département, en fonction de l’état sanitaire dans chacun d’entre eux, mais aussi en fonction de la situation du système hospitalier. Il est donc exclu de pouvoir traverser la France pour partir en week-end pour l’Ascension.
«  Le télétravail doit être privilégié après le 11 mai » a poursuivi l’hôte de Matignon. Pour les transports, l’offre urbaine doit revenir à 70% pour éviter une trop grande proximité des voyageurs.
Retour progressif et encore incertain pour la vie scolaire : sur la base du volontariat pour les crèches et écoles primaires le 11 mai (pas de masque pour les enfants), à partir du 18 pour les collégiens (masque obligatoire) et début juin éventuellement pour les lycéens.
Le Premier ministre a indiqué évaluer l’évolution de la situation par étapes, des sauts de trois semaines en trois semaines. Il faudra attendre le début juin pour déterminer s’il sera possible, ou pas, de desserrer encore un peu la vis...
Fin mai, les bars, restaurants et plages apprendront s’ils peuvent enfin rouvrir.
D’ici là, à partir du 11 mai, les « petits » commerces seront autorisés à fonctionner en respectant des règles sanitaires strictes tandis que les grands centres commerciaux (+ 40 000 m2), qui sont susceptibles de créer de grands mouvements de population, ne pourront assurer que l’alimentaire et l’essentiel.
Enfin, le tracking par smartphone a été repoussé à plus tard, lorsque la technologie sera prête. Cette question épineuse fera l’objet d’un débat et d’un vote a promis le Premier ministre.
« Nous sommes dans un régime de liberté dans lequel nous devons fixer des exceptions  » a t-il conclu.


Jean-Michel Chevalier