L’indispensable maraîchage de proximité


Economie


4 mai 2020

Les maraîchers connaissent des difficultés pour distribuer leurs produits frais

Après les aléas climatiques, la fermeture des marchés en raison du Covid-19 est un nouveau coup dur pour les producteurs de la plaine du Var. Jean-Louis Cappan est maraîcher à Castagniers, il vend habituellement ses légumes sur le marché Libération à Nice.

Depuis le début du confinement, il propose sur les réseaux sociaux de livrer des paniers.
Il y a un an, Jean-Louis a formé un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) avec sa fille Laurène. Ils font partie "des derniers indiens", cela dit avec une certaine amertume : "nous sommes de moins en moins nombreux à manger des produits de la plaine du Var".

Surcroît de travail

Dans leur métier, en cette période, il faut faire preuve d’énergie pour éviter le chômage forcé. La production continue, il faut écouler la marchandise. "Donc on prend la route, nous effectuons les livraisons à domicile de paniers commandés par texto".
Ces nouvelles conditions occasionnent un surcroît de travail. "Deux ou trois tournées par jour, on se lève à 4 heures du matin et on termine le soir à 21 heures. On ne sait pas combien de temps on va tenir à ce rythme là. C’est la saison montante, tout pousse, il faut mettre en place les cultures d’été, s’occuper des poules, vendre leurs œufs". Au travail ordinaire s’ajoute le temps passé sur la route.
Le rayon des tournées ne peut s’étendre jusqu’à Nice, trop loin. Jean-Louis s’en tient à un périmètre plaine du Var - Aspremont - Colomars et Levens. Les habitants de l’Ouest de Nice peuvent tout au plus se rendre à Saint
Isidore le lundi et le mercredi, à une heure et un lieu de
rendez-vous fixés lors de la commande. Livraison du cageot au "cul" du camion : la distance sanitaire est facile à respecter.

Si le consommateur pouvait se rendre lui-même à la propriété pour aller chercher son panier, ce serait accepté avec soulagement. À partir du 11 mai, encore un peu de patience.
Légumes de saison produits sur place, carottes, radis, poireaux, cébettes, salades, et blettes, ainsi que les œufs de la ferme. "Nous complétons le panier avec des produits du MIN".
Si cette manière de se ravitailler pouvait engendrer de nouvelles habitudes de consommation, ce serait mieux pour tout le monde !


Marie Lesimple