Bourse : avez-vous des nerfs de kamikaze ?


Finance


5 mai 2020

La mauvaise fortune des uns fait-elle le bonheur des autres ? Alors que les bourses mondiales se sont écroulées ce printemps – il faut remonter à 1929 pour un tel trou d’air – quelques milliers d’investisseurs français sont apparus autour de la Corbeille. Et, parmi eux, beaucoup de néophytes, selon l’Autorité des marchés financiers.

C’est qu’avec la dégringolade du CAC 40 et des autres valeurs cotées, certains se disent qu’il y a peut-être un bon coup à jouer. Tout est dans le « peut-être », dans la prise de risque et aussi dans la durée, car si ces spéculateurs cherchent des gains rapides, ils risquent d’être déçus.

L’AMF a dévoilé une étude sur le comportement des investisseurs par ces temps de crise. Elle estime que les néo-boursicoteurs se sont déchaînés pendant le mois de mars, en pleine tempête. Qui sont-ils ? «  Ils sont beaucoup plus jeunes que les investisseurs habituels, entre 10 et 15 ans de moins en moyenne  » indique l’Autorité qui a aussi noté une grosse activité en début d’année, dans le sillage de l’introduction en bourse de la Française des Jeux.

Près de 600 000 Français ont été actifs en mars sur le SBF 120, indice plus large que le CAC 40.

Sans réelles connaissances boursières, ces nouveaux venus misent sur leur chance, un peu comme ils le feraient à la table d’un casino. En se disant qu’avec un CAC qui était tombé au plus bas sous la barre des 3 800 points (-40%), il y a fort à… parier que les cotes vont remonter. Ce qui n’est pas impossible, mais pas garanti non plus… Aujourd’hui à la mi-journée, 4 440 points s’affichaient au compteur.

Les « mises moyennes » ont varié de 2 500 à 5 000 euros. En cas de pertes, ce ne sera pas la ruine. En attendant, ils scrutent les cours et jouent avec leurs nerfs : et si cette adrénaline constituait aussi une part de leur… récompense ?


Jean-Michel Chevalier