Économie : un long chemin bordé d’épines pour une sortie de crise à ce jour incertaine


Economie


7 mai 2020

Après le déconfinement, beaucoup d’inconnues pèsent encore sur la sortie de cette crise. Le vaccin semble être la condition sine qua non pour se tirer d’affaire...

Le constat

"En Chine, un mois après que le nombre de contaminations domestiques a atteint quasi-zéro, les activités de production sont encore à 80 % - 85 % de leurs niveaux d’avant la crise, tandis que les dépenses de consommation pour des biens durables restent à environ 65 % de la normale.
À échelle mondiale, le retour au business ’as usual’ n’est pas envisageable avant mi-2021 et dépendra de la mise en place d’un vaccin" analyse l’INSEE dans sa dernière note de conjoncture.

Nouvelle ère

Il est entendu que l’on ne peut pas rester éternellement en confinement, et qu’il est même urgent de sortir de cette période comateuse pour relancer très vite la machine sauf à faire faillite. L’après 11 mai sera donc une nouvelle ère, sans que nous ayons la moindre certitude sur la capacité et surtout la vitesse de résilience de l’économie mondiale : 193 pays sont touchés par le coronavirus, dont les plus puissants.

Récession

On ne saura sans doute jamais le nombre réel de morts en Chine. Aux États-Unis, il dépassé les 70 000 et ce n’est malheureusement qu’une étape avant le bilan définitif. Ces deux géants entrés en récession entraînent derrière eux l’économie mondiale. Il est "à craindre" pour ne pas dire "certain" que la famine et la catastrophe sanitaire s’installeront dans les régions les plus pauvres tandis que les pays développés vont s’installer dans la récession. Pour eux, la question est de savoir pour combien de temps...

Tests

La France, le Japon, l’Espagne le Royaume-Uni et bien sûr les US font partie des pays les plus touchés par le Covid car "les tests n’ont pas atteint les meilleurs standards, ce qui implique un déconfinement encore plus graduel et lent pour éviter un deuxième pic épidémique" note l’INSEE.
Ou, autrement dit, comme l’on craint des répliques de contamination, l’appareil productif de ces économies développées ne pourra pas tourner à son régime de croisière avant des mois, au mieux...

"L’exemple" chinois

Entrée "avant" dans la crise et donc plus avancée sur "l’après" que l’Occident,
la Chine n’a semble t-il retrouvé que 80 à 85% de sa production industrielle.
Pourquoi en serait-il autrement ici, malgré les politiques généreuses mises en place pour les entreprises et pour le chômage des salariés ?

Rebond attendu

Pour des analystes optimistes, le rebond de l’activité est cependant probable car les capacités de production demeureront si l’on sait éviter les faillites et les licenciements, parce que des plans monétaires et financiers ont été lancés
dans les pays développés avec une grande "générosité", parce que des secteurs fortement impactés comme le tourisme peuvent rapidement retrouver un fort niveau d’activité, limitant les pertes d’emplois et donc le coût social.

L’alphabet des courbes

La reprise en "V" serait la meilleure solution, mais l’on se contenterait
déjà d’une reprise en "U". Personne ne va jusqu’à imaginer une reprise en "J"... Le déconfinement va permettre un redémarrage progressif qui sera sans doute insuffisant. Jusqu’à l’arrivée espérée d’un vaccin contre ce Covid-19, que personne n’avait vu venir, et qui marquera au moins autant la mémoire collective que les bilans d’exploitation...


Jean-Michel Chevalier