Quand le blues du de ?confinement ou le "syndrome de la cabane" s’installe


Paroles d’expert


27 mai 2020

Le de ?confinement a permis de retrouver certaines liberte ?s : liberte ? de sortir de chez soi sans attestation, a ? plus d’un kilome ?tre. Certains commerces et lieux de vie rouvrent. Mais chez certaines personnes, s’est de ?veloppe ? un faisceau d’angoisses et d’appre ?hensions lie ? au de ?confinement, appele ? "syndrome de la cabane".

Il y a le syndrome de "Peter Pan" pour ceux qui ne veulent pas grandir et le syndrome de "la cabane" ou « cabin fever » pour ceux qui ne veulent pas sortir.

Que recouvre le « syndrome de la cabane » ?

Il est e ?galement appele ? « le syndrome de l’escargot ». Dans ce contexte d’e ?pide ?mie de Covid-19, il fait concre ?tement e ?cho a ? la peur de se de ?confiner et de se confronter au monde exte ?rieur.
La cabane ou la coquille de l’escargot repre ?sente un « ilot » dans lequel, pendant tant de semaines, on s’est senti pre ?serve ? de toutes agressions exte ?rieures.
Ce syndrome est connu depuis le de ?but du XXe sie ?cle apre ?s la Rue ?e vers l’or en Californie. Des hommes partaient des mois durant pour trouver des pe ?pites et ils vivaient dans des cabanes rustiques isole ?es du monde. Quand ils rentraient, ils e ?prouvaient de la me ?fiance pour ceux qui les entouraient, une peur de la vie sociale et ils regrettaient me ?me leur vie « pre ?serve ?e »
C’est aussi un syndrome de ?tecte ? apre ?s une longue hospitalisation ou dans certaines professions comme les gardiens de phare ou de marin au long cours.

Quels en sont les sympto ?mes ?

Ce syndrome n’est pas « une pathologie psychiatrique » ni une maladie, c’est un e ?tat e ?motionnel de transition qui s’arrangera, si on le prend en charge. Par contre il est vrai que les sympto ?mes du syndrome de la cabane sont proches de ceux de la de ?pression : fatigue e ?motionnelle, le ?thargie, difficulte ? a ? se lever ou besoin de siestes fre ?quentes, tristesse, irritabilite ?, perte de motivation, peur de ce qui pourrait nous arriver a ? un exte ?rieur « dangereux ».

Comment expliquer le syndrome de la cabane ?

Notre domicile est devenu notre « premie ?re arme de de ?fense », notre "cocon protecteur". Au moins, lorsqu’on est chez soi, on maitrise a ? peu pre ?s les choses.
Le 17 mars, on apprenait qu’on devait rester au maximum isole ? a ? son domicile. C’e ?tait un changement radical de vie pour beaucoup. Pour l’accepter et ne pas vivre ce confinement comme une sanction ou une privation de liberte ?s, il a fallu admettre que cet isolement permettrait de se prote ?ger soi-me ?me, ses proches et qu’Il s’agissait d’un effort collectif pour « gagner la guerre du covid 19 »
À la leve ?e du confinement, on a du ? apprendre a ? s’adapter a ? un nouveau mode de vie, auquel on s’e ?tait de ?shabitue ?.
Pour certains, le confinement avait de nombreux aspects rassurants. Parce qu’on nous a « inculque ? » que dehors, c’e ?tait dangereux, qu’en restant chez soi on se prote ?geait tout en prote ?geant les autres. On a e ?galement eu des messages contradictoires et donc anxioge ?nes.
Pour d’autres, c’est la peur d’e ?tre contamine ? en sortant, le danger e ?tant toujours d’actualite ?. Pour d’autres encore, c’est pluto ?t la difficulte ? de s’adapter a ? cette nouvelle fac ?on de vivre avec le coronavirus : plus de bises ni de serrage de mains, garder ses distances y compris avec les amis...
Et beaucoup ont « aime ? » e ?tre confine ?s : plus de transports : renouer avec ses enfants, se faire de petits plaisirs quotidiens Sans culpabiliser.

Comment vaincre le syndrome de la cabane ?

Quand les sympto ?mes sont le ?gers, il faudra faire « un petit pas de plus » chaque jour. Ne pas ressortir loin et imme ?diatement, e ?viter d’inviter des amis ou de faire du shopping, suivre son propre rythme : e ?tablir son calendrier personnel de de ?confinement, se balader dans la nature ......
On peut remettre des heures de re ?veil plus matinales, manger plus e ?quilibre ?, se fixer des objectifs pour sortir.
De me ?me il est important d’e ?tre « indulgent avec soi-me ?me » : il est normal d’e ?tre anxieux.

Mais pour certains : les sympto ?mes sont plus profonds. Ils ressentent une ve ?ritable angoisse qui les paralyse. Ceux-ci ont besoin d’aide et ils ne doivent pas attendre pour la solliciter.
Soform’act vous propose donc quelques solutions simples sous la forme d’accompagnement et de coaching a ? distance. Le rdv se fait par te ?le ?phone et en visio, c’est un espace d’accueil et d’e ?coute active. Nous nous pre ?occupons du futur et des solutions. Le but est de permettre a ? chacun de de ?poser « le trop plein », de se sentir compris et e ?coute ?, mais e ?galement d’apprendre a ? se focaliser sur ses ressources internes afin de sortir de ce syndrome et positiver ou tout au moins relativiser.


Par Sophie ZORGNO, Directrice, Association Soform’act à (...)