Industrie auto : éviter la sortie de route...


Economie


2 juin 2020

Avec -88% de ventes en avril, c’est un coup d’arrêt.

Avec -88% de ventes en avril, ce n’est plus un coup de frein que subit le secteur automobile mais un coup d’arrêt. Les concessions ont des stocks importants sur les bras, les chaînes de fabrication reprennent mais a minima. Ce secteur qui emploie 900 000 personnes en France est menacé.

En guise d’airbag pour amortir ce choc sans précédent, Emmanuel Macron a annoncé mercredi un plan de 8 milliards d’aides en l’assortissant de quelques conditions : les constructeurs devront passer au vert en négociant le virage du véhicule électrique, moins polluant. Les centres de R&D de Renault et de PSA vont devoir utiliser toute la puissance de leur matière grise et de leurs savoir-faire technologique pour permettre à la France de rester parmi les leaders mondiaux, ce qui est un gage de survie dans un secteur extrêmement concurrentiel.

Le président de la République a choisi symboliquement dans le nord l’usine de Valéo d’alternateurs et de démarreurs électriques pour faire ses annonces, émettant la nécessité de "relocaliser". Des ambitions qui pourront s’articuler avec le plan des 1000 milliards de l’Europe. Alors que selon Luc Chatel, président de la plateforme publique coordonnant la filière française "un tiers des concessions est en quasi-faillite" avec 400 000 voitures neuves qui attendent preneurs, le gouvernement veut aussi relancer la demande. Cela passera notamment par une hausse des bonus accordés pour l’achat de véhicules neufs 100% électriques qui passe à 7 000 euros pour les particuliers et de
3 000 à 5 000 euros pour les flottes professionnelles.

Il y aura encore des "primes à la reconversion" exceptionnelles à partir du 1er juin pour stimuler l’élimination des véhicules les plus anciens (et polluants) au profit des nouvelles générations. Et aussi une prime pour les véhicules hybrides rechargeables.
Mis bout à bout, ces "paquets" représentent des sommes importantes. Ces ceintures de sécurité seront-elles suffisantes pour relancer rapidement le secteur ? Il faut espérer que oui.


Jean-Michel Chevalier