TPE : le moral dans les chaussettes


L’entreprise


4 juin 2020

La Confédération Nationale des Très Petites Entreprises (CNTPE) vient de diligenter une enquête d’opinion à laquelle 25 650 entrepreneurs de toute la France ont répondu.

Les TPE, structures de moins de vingt salariés, représentent 97,3% des entreprises de notre pays, avec près de trois millions d’entités. Elles pèsent 54% de l’emploi total du secteur privé.

Selon cette étude, il se confirme que les secteurs les plus menacés par la crise sont la restauration, le tourisme et le commerce.

Dix-sept pour cent des chefs d’entreprise interrogés envisagent le dépôt de bilan, ce qui représenterait 527 000 entreprises et 2,4 millions de chômeurs si ce sentiment se confirmait dans les faits. Un tiers des répondants a une "vision pessimiste de l’avenir" d’autant que la fin du confinement n’est pas forcément synonyme de reprise d’activité pour 54 % des TPE.
Les aides que l’État a mises en place n’ont pu bénéficier qu’à 14 % des entreprises "pour cause d’innombrables défauts d’éligibilité" selon la CNTPE. "Le dispositif s’avère inadapté aux besoins et aux réalités, en particulier celles des entreprises qui ont de zéro à cinq salariés".
Les prêts garantis par l’état (PGE) n’ont pas eu selon cette enquête les effets espérés : les entrepreneurs pointent des difficultés de procédures qui auraient découragé les deux tiers d’entre eux, assortie à une certaine frilosité des banques.
Sans surprise, les TPE demandent à 82 % la suppression des charges sociales et patronales, la prise en charge à 100% du chômage partiel, l’annulation des frais de banque et des PGE à 0%. Huit entreprises sur dix au niveau national n’ont pas sollicité les aides régionales, jugées "dérisoires" (150€) dans certains cas.
"Au final, seules 12,8 % des TPE ont bénéficié d’aides de l’État" affirme la confédération qui considère que ces aides se traduisent par un endettement supplémentaire.


Jean-Michel Chevalier