Le BTP réclame le retour de la commande publique


Politique


15 juin 2020

Le point qui inquiète la filière du bâtiment.

Le second tour des élections municipales prévu le 28 juin permettra de compléter la carte des 153 communes et bientôt les compétences locales et communautaires retrouveront des visages.

« Il sera alors grand temps, et pour tout dire urgent, de répondre à nos demandes. Quand relancez-vous les travaux ?
Malgré les bonnes paroles et les promesses de nouveaux marchés, les entreprises ne voient rien venir et n’ont plus de dossiers à étudier. Que faites-vous pour rattraper le temps perdu d’instruction des permis de construire ?
Il ne suffit pas de reprendre l’instruction des permis, il faut se donner les moyens de rattraper le retard pris pendant le confinement. Personne ne semble prendre la mesure du problème. Pourtant des solutions existent. La loi ELAN permet de recourir à des prestataires privés sous contrôle du maire.
Il est désormais du devoir des élus locaux et des collectivités de mettre très rapidement du carburant dans la machine économique que nous avons redémarrée. Nous y serons vigilants. La crise sanitaire ne peut pas avoir tout gâché »
, réclame, avec insistance, Jean-Jacques Castillon !

Dernier point qui inquiète la filière du bâtiment, le troisième projet de loi de finances rectificative dans lequel le BTP est absent. Pour les professionnels, les annonces du Gouvernement dans le cadre du 3ème projet de loi de finances rectificative sont jugées insuffisantes. En effet, les annonces de la prise en charge des surcoûts sur les marchés de l’État ne concernent que 2% de l’activité du BTP. Trop peu !

« Les exonérations de charges annoncées n’auront qu’un effet limité puisqu’il faut justifier d’une baisse d’activité de 50% sur la période du 1er février au 31 mai 2020. Or, dans la mesure où le Gouvernement a exigé des artisans et des entreprises du BTP de reprendre l’activité au lendemain du confinement, peu seront éligibles à cette mesure. Et pourtant, nos entreprises sont en train de perdre de l’argent pour travailler », ajoute le président du BTP varois.

Enfin, aux yeux de la filière, il faut un vrai plan de relance du BTP. Au plan national, la Fédération Française du Bâtiment et la Fédération Nationale des Travaux Publics ont fait des propositions et ont interpellé le président de la République. La profession demande notamment la prise en charge des surcoûts et l’annulation des charges fiscales et sociales sans conditions, la mise en place d’une véritable politique de relance des investissements pour les infrastructures et réseaux via les collectivités.
« Pour le moment, compte n’y est pas ! Sans le lancement de nombreux travaux très rapidement, le secteur du BTP va souffrir à partir de l’automne prochain et les liquidations d’entreprises et les pertes d’emplois risquent de se multiplier », conclut Jean-Jacques Castillon.


Gilles Carvoyeur