Surcoûts des mesures sanitaires, le nouveau casse-tête du BTP


Economie


16 juin 2020

Comment calculer les surcoûts ?

Depuis le 2 avril, le secteur de la construction dispose d’un mode opératoire précis établi par l’OPPBTP (organisme professionnel de prévention du BTP), intitulé « Guide de préconisations de sécurité sanitaire des activités de la construction en période d’épidémie de Coronavirus ».

Ce guide a déjà fait l’objet de deux mises à jour qui obligent, à chaque fois, les entreprises à s’adapter.

« Or, ces mesures ont une incidence financière directe et indirecte sur le fonctionnement du chantier, son coût et sa rentabilité. Les maîtres d’ouvrages ont été invités, par les décrets pris dans le cadre de la loi d’urgence, à ne pas appliquer de pénalités de retard aux entreprises du fait de l’arrêt des chantiers durant la crise sanitaire. Message reçu semble-t-il », constate Cyril Bollier, secrétaire général de la Fédération du BTP du Var.

Mais, avec dépit, il ajoute : « En revanche, les simples appels à la solidarité avec les entreprises de BTP pour une contribution financière afin de partager les surcoûts liés aux mesures sanitaires ne sont pas parvenus aux oreilles des maîtres d’ouvrages privés comme publics. Le message était trop subliminal sans doute ».

COMMENT CALCULER LES SURCOUTS ?

On peut retenir 4 postes principaux :

1. Les équipements de protection individuelle et les fournitures (masques, gants lunettes, visières) et consommables pour le nettoyage et la désinfection (savon, gel hydroalcoolique, lingettes…).
2. Le temps passé (et perdu en production) par le personnel de chantier pour les consignes quotidiennes de sécurité sanitaire, le temps d’habillage et de toilette rallongé, le nettoyage et la désinfection est estimé à environ 1h par salarié et par jour.
3. L’incidence sur les transports. A ajuster au cas par cas en fonction de l’effectif transporté et de chaque chantier. On renvoie ce sujet à la négociation entre l’entreprise et le maître d’ouvrage.
4. La mobilisation de l’encadrement de l’entreprise pour programmer et organiser la reprise des chantiers. Très variable selon l’organisation de l’entreprise, ce poste est important à valoriser car il est invisible sur le chantier mais doit entrer dans la négociation avec le maître d’ouvrage comme une mesure de l’incidence indirecte des contraintes sanitaires sur l’organisation de l’entreprise.


Gilles Carvoyeur