Sortie de crise sanitaire, une fin heureuse pour l’agriculture ?


Agriculture


25 juin 2020

Une démultiplication des initiatives d’approvisionnement à l’échelle locale.

Pendant le confinement, l’État a fait appel aux agriculteurs français pour nourrir ses citoyens.

Et on ne peut que saluer la démultiplication des initiatives d’approvisionnement à l’échelle locale : drive fermier, panier de producteurs…
« Durant cette période, les agriculteurs, habituellement critiqués et jugés responsables de tous les maux écologiques et environnementaux, ont montré l’importance de leur métier et ont assumé leur rôle d’acteur majeur de l’économie française. La crise sanitaire a révélé la fragilité d’un modèle d’approvisionnement alimentaire sur lequel la France se repose depuis trop longtemps : importations, circuits longs, transports et logistique à grande échelle », rappelle Max Bauer, président de la Coordination Rurale du Var et PACA.

Face à cela, l’État manifeste son intention de développer une indépendance agricole française et européenne. Et, les propositions de tous horizons politiques vont bon train : revenu minimum garanti, relocalisation des productions, protection des terres agricoles, aide à la vente directe, valorisation du renouvellement générationnel…
Cet engouement soulève de nombreux espoirs. Cependant, depuis la fin du confinement, la Coordination Rurale PACA s’inquiète de la volonté politique de faire perdurer la globalisation alimentaire à l‘échelle nationale. À quoi peut ressembler le « monde d’après », et surtout sera-t-il si différent pour les agriculteurs ?

Pour Max Bauer, la reconquête de la souveraineté alimentaire ne peut se faire qu’en soutenant les agriculteurs : « Il est essentiel de lever les freins à la relocalisation. Stop aux incantations, maintenant il faut passer à l’action avec des prix rémunérateurs pour les agriculteurs français. C’est le prix à payer pour une alimentation saine et de qualité » !

Il ajoute : « Comment croire à l’investissement et à la bonne volonté d’un État qui importe 50 % des fruits et légumes commercialisés et consommés, et qui, en signant en juin 2019, un nouvel accord de libre-échange international offrait aux consommateurs des prix défiant toute concurrence ?
L’envie de mieux consommer, de consommer français, est plus que jamais présente, mais l’arbitrage c’est le pouvoir d’achat, les choses doivent changer ».

Les enjeux de développement et d’innovation agricole dépendent de la présence et du travail des agriculteurs sur le territoire français. Mais pour cela, les agriculteurs ont besoin de soutien, de reconnaissance et de la considération de leurs concitoyens.


Gilles Carvoyeur