Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en mai 2020 : une baisse en trompe-l’oeil


Economie


26 juin 2020

Si les chiffres des demandeurs d’emploi sont meilleurs qu’en avril, cela n’est qu’une reprise mécanique

La DARES et Pôle emploi ont publié ce jeudi 25 juin l’étude mensuelle sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en mai 2020.

Au mois de mai, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas du tout travaillé dans le mois, a fortement baissé de 149 900 par rapport à avril (– 3,3%). Bien qu’il s’agisse de la baisse mensuelle la plus forte observée depuis le début de la série en 1996, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A se maintient à un niveau très élevé (4 425 600) en France (hors Mayotte). Le nombre de demandeurs d’emploi des catégories A, B et C, c’est à dire incluant les personnes qui travaillent tout en étant inscrits à Pôle emploi, augmente de 61 000 personnes, mais à un rythme moindre qu’en avril (+ 209 300), ce qui s’explique par le fait que de nombreux demandeurs d’emploi sont passés de la catégorie A aux catégories B et C.

Ces chiffres sont le signe d’un redémarrage progressif de l’activité, mais la situation reste difficile

Le déconfinement a mené mécaniquement à une reprise de l’emploi dans un certain nombre de secteurs comme le BTP, les commerces, les services à la personne, le transport et la logistique. L’enjeu est désormais d’accompagner et d’amplifier cette reprise de l’activité, tout en continuant à protéger les entreprises et les travailleurs les plus fragiles.

Le ministère du Travail va donc poursuivre ses efforts de protection, tout en créant les conditions d’un redémarrage de l’activité économique dans les secteurs et les entreprises qui le peuvent. Ceci se traduit par un assouplissement du protocole national de déconfinement pour les entreprises.

Les 90 guides métiers existants sont désormais remplacés par ce protocole national, dont les mesures sanitaires ont été largement simplifiées.

Par ailleurs les conditions de prise en charge de l’indemnité d’activité partielle, déjà revues au premier juin, vont continuer d’être adaptées pour accompagner la reprise. En parallèle, pour protéger l’emploi et les compétences dans les entreprises les plus fragilisées par la crise, un dispositif d’activité partielle de longue durée va être mis en place au 1er juillet 2020. Ce dispositif offre des conditions de prise en charge plus favorables que l’activité partielle de droit commun, mais à la condition d’un accord majoritaire d’entreprise ou accord de branche étendu, et sur la base d’un diagnostic et d’une prévision d’activité et d’un engagement sur l’emploi partagés par les partenaires sociaux.

Au-delà de ces mesures portant sur les entreprises, une réflexion avec les partenaires sociaux est en cours pour adapter rapidement nos règles d’assurance chômage à cette situation exceptionnelle.

Enfin, le Gouvernement travaille à un plan de relance pour favoriser le rebond de l’économie, la relance, et engager tous les moyens pour aider l’emploi à repartir. Ce plan de relance comprendra un volet important sur le développement des compétences.


Valérie Noriega