Le Sénat fait 10 propositions pour « réarmer » les ports français


Economie


7 juillet 2020

La stratégie nationale portuaire n’a toujours pas été publiée.

Alors que la France dispose d’atouts stratégiques majeurs et en dépit des nombreuses réformes menées depuis 30 ans, les résultats des ports français restent bien au-delà de leur potentiel.

Tel est le constat formulé par la mission d’information relative à la gouvernance et à la performance des ports maritimes, dans son rapport adopté le 1er juillet 2020 par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable, sous la présidence de M. Hervé Maurey. Aussi, la mission formule 10 propositions et 4 recommandations, parmi lesquelles la mise en œuvre d’un plan de relance portuaire de 150 millions d’€ par an sur 5 ans et un doublement des moyens consacrés par la LOM au renforcement du report modal vers les transports massifiés, pour les porter à 5 milliards d’€ sur 10 ans. La mission propose également de renforcer le pilotage stratégique des ports par la performance, notamment via la conclusion de contrats d’objectifs et de performance. La pandémie et le projet chinois des nouvelles routes de la soie ont mis en lumière le caractère stratégique des ports français dans la chaîne d’approvisionnement de la Nation.
Pour le Sénat, « il est temps d’inverser la tendance et de réarmer les ports dans la compétition mondiale ».

ABSENCE DE VISION STRATEGIQUE

Annoncée par le Premier ministre depuis plus de deux ans, la stratégie nationale portuaire n’a toujours pas été publiée.
« Cette situation illustre l’inertie de l’État sur cette question qui a pourtant fait l’objet d’un nombre très important de rapports », explique-t-il.
Selon le sénateur : « La cause réside dans l’absence de vision stratégique pour les ports et dans un sous-investissement chronique dans la desserte des ports par des modes massifiés (fer, fleuve) ».
À cet égard, plus de 80 % des pré et post acheminements portuaires reposent sur le mode routier.
D’après la présidente de la mission Martine Filleul, : « Si ce constat dépasse le strict périmètre portuaire, le report modal vers le fer et le fleuve est une condition indispensable au renforcement de l’attractivité des ports français ».


Gilles Carvoyeur