Orange : Pour Laurent Londeix : "le déploiement de la fibre sera achevé en 2022 dans les A-M"


Economie


7 août 2020

L’opérateur s’est mobilisé pour raccorder les Azuréens aussi vite que possible, malgré les difficultés liées au coronavirus, et continue à améliorer la couverture 4G.

Où en est-on du déploiement de la fibre dans le département ?

Il y a eu un petit ralentissement pendant le confinement, car nos entreprises délégataires n’étaient pas toujours en mesure de travailler sur le terrain, et parce que nous avons eu parfois du mal à obtenir des autorisations, certaines mairies ayant fermé.
Aujourd’hui 540 000 foyers des Alpes-Maritimes ont déjà accès à la fibre sur 52 communes. L’objectif initial, soit 80% de couverture pour la fin de l’année 2020, ne pourra pas être tenu en raison des difficultés liées au Covid. Il y a actuellement des négociations entre Orange et l’Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes (ARCEP) pour prévoir des délais supplémentaires qui tiennent compte des difficultés rencontrées sur le terrain.
Il faut savoir aussi qu’il y a une forte augmentation de demandes de prises depuis le début du déploiement en 2012-2013, environ 15% supplémentaires, en raison de la construction de nouveaux bâtiments, logements, locaux professionnels, etc.
Nous espérons avoir couvert l’ensemble du territoire fin 2022 sur la zone "très dense" des quatre grandes communes ainsi que sur la zone dite AMII (Appel à Manifestation d’Intention d’Investissement) comprenant 48 autres communes.

Concrètement, cela se passe comment, tous les Azuréens sont-ils logés à la même enseigne ?

Il y a donc trois zones dans ce département : une dite "très dense" qui correspond à Nice, Cannes, Antibes et Le Cannet avec 380 000 prises connectées. Les opérateurs y sont en concurrence et avancent à leur rythme.
La couverture fibre sur Nice est très bonne, avec plus de 90% des foyers raccordés.
Par ailleurs, 300 000 prises concernent les 48 communes de la zone AMII.

Les installations continuent-elles pendant l’été ?

Il a fallu demander des autorisations car certaines communes du bord de mer interdisent les travaux en période estivale tandis que d’autres ont accepté. C’est au cas par cas.

Et qu’en est-il des petits villages du moyen et haut pays situés dans des secteurs peu densément peuplés ?

Cette zone comprenant cent villages est un RIP (réseau d’initiative publique) qui est en charge du déploiement de la fibre sur le haut et le moyen pays. Nous serons présents au fur et à mesure sur l’ensemble des communes concernées. Sur ce secteur RIP, Orange, en tant que fournisseur d’accès à internet, se raccorde au réseau de THD06 piloté par le Syndicat Intercommunal des Collectivités Territoriales Informatisées des Alpes-Maritimes (SICTIAM). Aujourd’hui, il y a 4 000 prises Orange déjà connectées sur cette zone et l’on devrait arriver à 15 ou 20 000 prises d’ici la fin de cette année, en fonction de la vitesse de déploiement du RIP, et sachant que ce n’est pas Orange qui la maîtrise. Nous avançons progressivement. Le déploiement du RIP s’étalera au moins jusqu’à la fin 2022.

En attendant, avez-vous des solutions alternatives pour améliorer le débit ?

Oui, la période de confinement a renforcé l’usage d’internet, que ce soit pour les loisirs ou pour le télétravail. Une partie des usagers sont encore reliés par le cuivre (ancienne technologie moins performante, ndlr). Pour eux, après l’ADSL qui accélérait le débit, nous avons réussi depuis deux ans à raccorder des abonnés situés en zone d’ombre sur la fibre en les "opticalisant", ce qui leur offre de meilleurs débits. Par exemple, 2 500 lignes des Alpes-
Maritimes ont été raccordées en six mois sur des communes comme Cipières, Andon, Thorenc et même sur l’île Sainte Marguerite. Nous avons aussi remplacé des faisceaux hertziens d’ancienne génération par de nouveaux matériels qui permettent eux de monter en débit.
En attendant la fibre qui arrivera au plus tard dans deux ans, les abonnés bénéficient d’un meilleur service avec ces aménagements réalisés sur fonds propres par Orange. C’est le plan "Orange territoires connectés", qui va diminuer au fur et à mesure de l’avancée de la fibre.

C’était indispensable pour le télétravail...

Une autre technologie permet de télétravailler plus confortablement. Elle a été beaucoup utilisée ces derniers mois : la téléphonie 4G. Sur Orange ou Sosh, nous avons proposé 100 gigaoctets par mois, ce qui permet aux gens éloignés du central de se connecter et d’avoir un meilleur service, de faire de la visioconférence, etc.
Dans les zones rurales, nous avons sorti des offres "4G Home" qui offrent une box et carte Sim avec 100 gigaoctets par mois, ce qui autorise le streaming, le télétravail etc. Cet abonnement est ouvert sur 64 communes, soit 25 000 foyers azuréens, qui en profitent au lieu de l’ADSL cuivre classique.

Et la 5G, c’est pour quand ? ?

Il faut dix ans environ pour déployer une génération de téléphonie. Nous avons vécu la 2G dans les années 90, la 3G dans les années 2000. Nous sommes dans le développement de la 4G qui couvre aujourd’hui 99,13% des foyers des Alpes-Maritimes. La 5G, ce sera pour la période 2020 - 2030.

Laurent Londeix est président de l’assemblée des membres d’EURECOM et de la commission ESIR de l’UPE06 ; vice-président du Pôle de compétitivité SCS, du Club des Dirigeants de Sophia Antipolis, de l’Incubateur PACA-Est et membre associé de la CCI Nice Côte d’Azur


Jean-Michel Chevalier