Manager autrement : faire d’une contrainte une opportunité


Paroles d’expert


25 août 2020

À l’heure du Covid, manager autrement est bien souvent devenu une nécessité !

Alors que la crise du COVID perdure et s’ancre dans notre quotidien, il est e ?vident qu’il faut manager autrement. Les managers ont l’embarras du choix : du « co-de ?veloppement » au « World cafe ?s » en passant par « l’holacratie », l’intelligence dite « collective ». Ce n’est pas toujours e ?vident car beaucoup de manageurs conside ?rent leur posture hie ?rarchique comme un acquis social, tout comme certains collaborateurs ne veulent pas force ?ment s’impliquer davantage. Mais, a ? l’heure ou ? beaucoup de collaborateurs se sentent mal utilise ?s ou frustre ?s, on peut vraiment booster l’efficacite ? d’une entreprise en travaillant autrement.

Par Maeva Clément, présidente de SOFORM’ACT

En effet, le ro ?le d’une organisation et de sa gouvernance est de donner du sens et un cap commun pour fe ?de ?rer des individualite ?s. Mais pour cela, nul besoin d’appliquer ne ?cessairement une seule the ?orie. Il ne faut surtout pas conside ?rer le management comme une recette de cuisine que l’on appliquerait a ? la lettre.

En revanche, on peut s’inspirer de toutes ces re ?flexions et utiliser plusieurs ingre ?dients de fac ?on pragmatique.

Devenir un manager digital : C’est un manager a ? l’aise avec les nouvelles technologies et qui permet a ? ses collaborateurs d’en profiter pleinement en leur apportant des outils adapte ?s a ? leurs besoins. Pour certains, cela peut-e ?tre un compte Twitter pour permettre aux commerciaux d’informer leurs clients. Pour d’autres, cela peut e ?tre l’utilisation d’un re ?seau social d’entreprise ou d’une messagerie instantane ?e comme Slack.

E ?tre un manager facilitateur : En management horizontal, il a le ro ?le d’un leader dans son e ?quipe. Il e ?coute chacun de ses membres pour mettre en avant les solutions les plus pertinentes, faciliter la communication et la re ?solution des proble ?mes. Il n’est plus seulement focalise ? sur les re ?sultats mais aussi sur les initiatives qui permettent d’y arriver plus facilement. Il est e ?galement la ? pour motiver son e ?quipe. Le management est plus souple mais le manager doit rester a ? sa place.

Appre ?hender l’entreprise libe ?re ?e sans management  : Celle-ci veut remettre du sens dans le travail et parfois me ?me se de ?barrasser de toutes formes de management. Dans la pratique, ce sont les collaborateurs de l’entreprise qui reprennent le pouvoir. Les managers sont soit maintenus, soit supprime ?s au profit d’un syste ?me plus de ?mocratique. Ces modes d’organisation sont certainement ceux qui demandent le plus de remise en question des me ?thodes de management classique. Pourtant, certaines entreprises libe ?re ?es affichent une tre ?s nette hausse de leur productivite ?.
- Situe ?s a ? un carrefour complexe, les managers doivent par conse ?quent endosser le ro ?le de ?licat d’arbitre entre la strate ?gie de leur direction, l’autonomie et le contro ?le des collaborateurs mais aussi le syste ?me informatique qui doit accompagner les nouvelles formes de travail en re ?seau... sans pour autant entrer en conflit avec les pratiques de ?ja ? en place.

Pratiquer le management collaboratif : Comme un animateur de communaute ?, le manager a la possibilite ? de pousser ses collaborateurs a ? faire des gestes coope ?ratifs afin d’assurer l’e ?quilibre des e ?changes mais aussi de cre ?er des re ?seaux de connaissance en se basant sur les syste ?mes informatiques. Autant de processus qui portent le nom de gestion des connaissances.

Faire entrer l’Empowerment dans l’entreprise  : L’empowerment doit permettre de de ?finir leurs ta ?ches et le comportement requis pour les effectuer, d’atteindre ses objectifs gra ?ce a ? une discussion entre manager et salarie ?s, de de ?terminer l’importance des objectifs a ? atteindre. En responsabilisant les collaborateurs, le manager augmente le niveau de leur engagement et leur capacite ? a ? travailler en e ?quipe. Les collaborateurs et l’entreprise augmentent leurs performances.
- Cette nouvelle forme de management repose sur la capacite ? a ? de ?le ?guer des responsabilite ?s.C’est un moyen de redonner du sens au travail.
Mais le processus d’empowerment ne peut pas s’appliquer a ? tous les collaborateurs. De plus, une question se pose : faut-il que tout le monde participe pour que l’on puisse vraiment parler d’empowerment dans une organisation ? De me ?me, Les dirigeants, peuvent avoir des difficulte ?s a ? donner une plus grande liberte ? aux collaborateurs. Il leur semble parfois risque ? d’autonomiser les salarie ?s notamment lorsque l’entreprise doit atteindre des re ?sultats. A l’inverse, si on leur laisse plus de liberte ?, on leur accorde plus de responsabilite ?s sans pour autant augmenter leur re ?mune ?ration. Cela peut poser une incompre ?hension du point de vue des collaborateurs

7 piliers pour manager autrement

1/ Une vision claire : la liberte ? sans vision, c’est l’abandon.
2/ Un processus de de ?cision solide : il faut adopter un mode de gouvernance sociocratique et que les personnes impacte ?es par une de ?cision soient consulte ?es.
3/ Un processus de communication clair : toute l’information doit e ?tre a ? disposition de tous.
4/ Des moments formels et informels pour re ?fle ?chir a ? la manie ?re de mieux travailler.
5/ Un processus de re ?gulation des conflits, de la bienveillance.
6/ Le respect des collaborateurs et de la culture d’entreprise initiale.
7/ Des qualite ?s pour manager autrement » : mettre en avant l’autonomie, e ?couter, partager.


Valérie Noriega