Grasse : Et si on roulait à l’hydrogène ?


L’entreprise


17 septembre 2020

Il faudra encore patienter pour voir des véhicules à hydrogène arpenter le bitume azuréen. Mais la technologie est au point. Et elle est digne d’intérêt. C’est ce que le président du Pays de Grasse a voulu montrer, le 10 septembre, aux 23 maires de l’agglo.

Dans le prolongement du remplacement récent de 15 voitures thermiques par une flotte électrique, Jérôme Viaud a convié les élus à une présentation du Hyundai Nexo, l’un des deux seuls engins de série aujourd’hui alimenté par l’hydrogène (le second est la Toyota Mirai). 3 000 exemplaires de ce SUV roulent déjà dans le monde, essentiellement en Californie et en Corée du Sud. "Sur le sol français, on n’en dénombre que 15, tous achetés par des compagnies comme Engie", indique Romain Cauvin, représentant du garage Jean Cauvin, le concessionnaire Hyundai de la cité des parfums. "Le Nexo est une vitrine technologique pour la marque, qui est avant-gardiste en la matière".

Rouler à l’hydrogène, c’est rouler propre

"Il ne s’agit pas de brûler du gaz. La voiture à hydrogène est en fait une voiture électrique dont l’énergie est produite au fur et à mesure des besoins par hydrolyse, la réaction étant obtenue dans une pile à combustible grâce à l’hydrogène". Premier avantage du procédé, les rejets, qui se résument à de la vapeur d’eau. Autre bénéfice notable par rapport aux voitures électriques qui circulent actuellement sur nos routes, le temps nécessaire à l’alimentation. "Pour remplir le réservoir des 7 kg de gaz qu’il peut contenir, il ne faut que 5 minutes, alors que la recharge complète des batteries classiques dure une heure". Avec une autonomie dépassant les 600 km, et un record établi à plus de 800 km, le Nexo ressemble à l’auto parfaite, dont on rêve de voir la technologie se généraliser dès qu’on arbore un minimum de fibre écologique.
À un bémol près, le coût. Affiché à plus de 70 000 euros, le véhicule n’a pas un prix le destinant à toutes les bourses. Et puis il faut compter au moins 12 euros le kg de gaz, ce qui veut dire qu’avec un plein à plus de 80 euros pour 600 km à parcourir, l’hydrogène n’est pas encore concurrentiel.

Deuxième frein, lié au premier, le réseau

"L’installation d’une borne revient à environ 1 million d’euros", ajoute Romain Cauvin. "La plus proche se trouve actuellement à La Seyne-sur-Mer, près de Toulon. Mais avec une seule station, on peut envisager de recharger de nombreux véhicules". C’est donc du côté des collectivités, via leurs parcs automobiles et leurs offres de transports en commun, que les vrais débuts de l’hydrogène sont annoncés. "La technologie devrait franchir un cap en 2025". Le rendez-vous est pris.


Jean PREVE