Pour la Coordination Rurale, « Loïc Dombreval porte des oeillères »


Agriculture


12 octobre 2020

Quelle pertinence pour ce nouveau référendum ?

Fin septembre, Elisabeth Venne, présidente de la Coordination Rurale des Alpes-Maritimes et Max Bauer, président de la Coordination Rurale PACA, répondaient à l’invitation de Loïc Dombreval, député de la 2ème circonscription des Alpes-Maritimes.

L’opposition de la Coordination Rurale au RIP animaux a suscité la curiosité du député, car le parlementaire, au contraire de la CR, soutient fermement ce projet.

Pour la Coordination Rurale, « ce référendum n’est qu’un amalgame qui ne mène ni à la réflexion, ni à la compréhension. L’élevage y est associé aux cirques, aux expérimentations scientifiques, et aucun des membres proposant ou soutenant ce RIP ne connaissent réellement le métier d’agriculteur ».

QUELLE PERTINENCE POUR CE REFERENDUM ?

De plus, la Coordination Rurale s’interroge sur la pertinence de l’outil du référendum sur ce sujet.

« Est-ce bien aux citoyens de prendre des décisions concernant le fonctionnement de l’agriculture au niveau national ? Il serait largement préférable d’engager un vrai débat parlementaire, quelque chose qui tienne vraiment la route », déclare Max Bauer.

Selon le député : « On ne peut pas faire abstraction d’une augmentation concrète de la prise de conscience citoyenne de la condition animale en France ».

Mais pour la Coordination rurale : « Le RIP n’est qu’un outil supplémentaire pour une minorité agissante de se faire entendre, et qui plus est, les référendums n’aboutissent que rarement, on le sait » !

« La Coordination Rurale a choisi de se battre contre ce RIP, parce qu’elle croit en l’agriculture française. En s’opposant à ce projet, notre syndicat refuse la stigmatisation de l’élevage, véhiculé par des images ou des vidéos ne représentant qu’une part infime de la réalité du métier. De plus, ce RIP n’aurait comme seule conséquence d’accentuer les importations de produits carnés venant du monde entier, et d’exposer encore plus les éleveurs français a une concurrence déloyale », assure encore Max Bauer.

« Et en ce qui concerne la demande de la fin de l’élevage intensif pour 2024, le député y voit une occasion de prendre le train déjà en route de la FoodTech et autres viandes de synthèses, la CR y perçoit, elle, les prémisses de la fin de l’élevage », s’insurge le président du syndicat.

A l’issue de cette rencontre la Coordination Rurale remet en question le soutien du député d’un RIP qu’il qualifie lui même de « fourre-tout », et elle souligne l’évolution non contestable des méthodes et des pratiques de l’élevage et de l’agriculture en général depuis une vingtaine d’années.


Gilles Carvoyeur