De l’importance de ne pas se trumper de locataire...


Economie


22 octobre 2020

Il fut un temps, avant la chute du mur de Berlin, où les états-Unis représentaient pour la vieille Europe une garantie de paix et de démocratie. Grâce à son parapluie nucléaire largement déployé sur le continent, grâce à l’Otan qui fédérait les alliés, les forces du pacte de Varsovie étaient tenues à distance respectueusement. L’on ne se posait alors si peu la question de la République et de la stabilité de la démocratie de ce côté du rideau de fer que certains ici allaient jusqu’à espérer une "maoisation" de nos sociétés occidentales... Avec la délicatesse d’un chien dans un jeu de quilles, l’actuel président américain a envoyé paître ses anciens amis. Il s’est désengagé des instances internationales, laissant la place libre et l’initiative à de grands démocrates comme Vladimir Poutine ou Recep Tayyip Erdo ?an, qui poussent silencieusement leurs pions. Au cours de leur histoire récente, les USA se sont sortis des bourbiers du Vietnam et de l’Afghanistan. Depuis, Washington a l’ambition de construire... un mur, ironie tragique de l’histoire, pour se "protéger" du Mexique.

Dans cet isolationnisme qui n’a rien de superbe, on ne reconnaît plus nos anciens partenaires qui avaient traversé l’Atlantique pour permettre à l’Europe (de l’Ouest) de vivre en liberté. Aujourd’hui, à des fins électoralistes, une frange dure des Républicains ment effrontément, foule aux pieds les valeurs cardinales qui ont fait ce grand pays. Personne n’est même en mesure de garantir une éventuelle passation de pouvoir pacifique entre Donald Trump, s’il était battu, et Joe Biden. Incroyable mais vrai...

Le caractère autocratique et mégalomaniaque du milliardaire blondinet a affaibli les institutions US à un point inimaginable. Ses déclarations comme ses Tweets - dont certains relèveraient ici du code pénal - encouragent le "séparatisme" et les milices d’extrême droite. Cela rappelle de biens mauvais souvenirs. Puisque le thermomètre électoral semble lui être plutôt défavorable, Trump crie à l’avance à la fraude. En creux, cela signifie qu’il n’acceptera probablement pas le verdict des urnes s’il venait à être battu.
Quel sera donc le visage de l’Amérique après le 3 novembre ? Comment réagiront ceux qui sont stigmatisés par un racisme de moins en moins subliminal ? Y aura-t-il un sursaut "moral" et, surtout, sera t-il pacifique ?
Nous assistons tristement depuis quatre ans au déclin américain. Les états-Unis sont engagés sur une pente descendante, de Barack Obama à l’actuel locataire de la Maison Blanche, dont il serait prudent pour le monde de ne pas reconduire le bail...


Jean-Michel Chevalier