Indemnisation « Alex » : le mode d’emploi des assureurs


Economie


22 octobre 2020

Délégué général-adjoint de la Fédération Française de l’Assurance, Stéphane Pénet vient de tenir à Nice une réunion d’information avec les élus locaux et les différents services qui seront impliqués dans les opérations de reconstruction des vallées pour évoquer les questions des indemnisations. Il était en compagnie de Pierre Schorter, président du syndicat des agents généraux d’assurance des A-M. Debriefing.

Une facture de 210 millions pour les assurances

Cette réunion, organisée en relation avec la préfecture, avait pour but de répondre aux questions pratiques que se posent les assurés. Les maires, les conseillers départementaux et régionaux, les députés et les sénateurs étant au plus près des administrés et du terrain, servent fréquemment de « relais » auprès des populations. Le même genre de réunions avait été organisé pour le Gard et l’Aude qui connurent aussi des inondations aux conséquences désastreuses.

« Neuf mille sinistres ont déjà fait l’objet une déclaration et nous pensons qu’au total ce chiffre va monter à 14 000, dont 11 000 pour les habitations, 900 pour les professionnels et les agriculteurs, le reste pour les autos. A ce stade, cette catastrophe devrait représenter une facture de 210 millions pour les assurances  » précise Stéphane Pénet. Il s’agit bien sûr du montant des seuls biens assurés, les autres – ponts, routes, etc. – n’étant pas assurables et généralement à la charge des collectivités ou de l’Etat pour leur reconstruction (plus d’un milliard pour les Alpes-Maritimes).

Si le nombre de bâtiments détruits ou endommagés est très important, la facture reste relativement « modeste ». A elle seule, elle ne justifiera pas une augmentation des primes d’assurance l’année prochaine selon les représentants des compagnies.

Sur place, les experts ont commencé leur travail et remettent déjà leurs premiers rapports qui serviront de base aux indemnisations. Ces opérations seront forcément longues vu le volume des biens à visiter, et ce d’autant que des secteurs entiers restent inaccessibles.

Le fond Barnier en dernier recours

« Il y a des résidents secondaires qui ne savent toujours pas si leur bien a été endommagé ou pas » explique Pierre Schorter. « Pour eux comme pour les autres, les compagnies ont repoussé au 15 novembre la date des déclarations de sinistre, mais il ne s’agit pas d’un butoir puisque les assurances prendront en compte toutes les situations particulières ».

Les indemnisations sont calculées sur la base du rapport de l’expert qui chiffre le montant des réparations. Si le bien est irréparable, ou si le terrain n’existe plus, le « fonds Barnier  » versera la différence. Comme il est plus que prévisible que des propriétaires seront expropriés, ils bénéficieront de ces garanties pour reconstruire ailleurs.

Les assureurs ont… assuré que les indemnisations seront versées aussi vite que possible et des avances seront octroyées avant le bouclage des dossiers.


Jean-Michel Chevalier