Union des Jeunes Avocats de Nice : jouer un rôle au Conseil de l’Ordre


Droit


10 novembre 2020

L’actualité est dans les urnes pour les avocats niçois. Une semaine avant les scrutins du Conseil National des Barreaux, la profession a un premier rendez-vous électoral le 17 novembre, au plan ordinal. L’occasion pour l’Union des jeunes avocats (UJA) de Nice d’envisager une nouvelle opération de "lobbying à l’intérieur du Conseil de l’Ordre", selon les termes de son président, Maître Fabien Carles. "Cette présence est utile à l’avancée de nos propositions".

Pour incarner les préoccupations de la jeunesse, le syndicat mise traditionnellement sur les femmes et les hommes les plus expérimentés de ses rangs. Cette année, c’est donc au binôme composé par Maître Cindy Marafico et Maître Bastien Caire (lire ci-dessous) que revient la tâche de porter la voix de l’UJA de Nice qui, en parallèle, présente un candidat à la fonction de représentant Jeune barreau (moins de quatre ans de barre). Avec ce siège, qui ne donne droit qu’à une voix consultative mais ouvre la porte de certaines commissions, "nous sommes pleinement dans nos attributions. Un membre de l’UJA est d’ailleurs presque systématiquement élu pour faire le lien avec notre action de terrain", souligne Maître Carles, qui n’est autre que le postulant en 2020.

Dans la suite de Maître Xavier Fruton

"Je veux travailler en équipe, pour faire du barreau de Nice un espace de bienveillance et d’entraide dans l’intérêt de tous", insiste-t-il dans sa profession de foi, en précisant que son engagement s’inscrira dans la lignée des initiatives de Maître Xavier Fruton, premier vice-président de l’UJA de Nice, qui achève son deuxième mandat au Jeune barreau. "Ces dernières années, nous avons par exemple obtenu l’augmentation de la rétrocession des honoraires des avocats collaborateurs et fait avancer l’idée d’un incubateur de la profession", rappelle Maître Carles, avant d’évoquer une série de projets à mettre en lumière au sein du Conseil de l’Ordre. "Nous solliciterons la mise en œuvre d’une commission pour parvenir à la mise en place d’une pépinière, disposant de bureaux et d’une salle d’attente, pour les confrères provisoirement sans locaux".
Autre proposition : "Nous veillerons à la nomination d’avocats permanenciers pour assister les parties civiles ainsi qu’au bon fonctionnement des permanences en collaboration avec le président du Groupe de défense pénale et les coordinateurs". Et le candidat de poursuivre sur le terrain du guichet unique de greffe (GUG) et du bureau d’aide juridictionnelle (BAJ) : "Il est plus que jamais nécessaire de mettre en place un bureau commun du GUG et du BAJ dédié exclusivement aux avocats avec des heures d’ouverture larges". Une requête qui en appelle d’autres : "Nous solliciterons que les dépôts de demande d’aide juridictionnelle puissent être dématérialisés, de disposer d’un mail de correspondance rapide et de l’annuaire des services judiciaires actualisé".

Des idées rassemblées dans une charte

"De même, je souhaite faire évoluer le tutorat des nouvelles générations avec des encadrants en activité, disposant de plus de 15 ans de barre, et œuvrer pour un rapprochement des incubateurs de Nice et Grasse qui nécessitent une mutualisation des moyens", lance Maître Carles, qui propose que le représentant Jeune barreau soit investi par le Conseil de l’ordre "d’une mission de médiation" afin d’intervenir en cas de conflit entre un collaborateur et un collaborant "avant toute saisine du bâtonnier". Le président de l’UJA de Nice formule enfin un engagement auprès de ses confrères : "En qualité de membre de la commission prévoyance et solidarité, je veillerai à vous communiquer prochainement l’étendue des garanties de la prévoyance souscrite par l’Ordre, ainsi que des conditions d’accès à la solidarité financière de l’Ordre".
Toutes ces pistes de travail sont autant de sujets soumis à l’adhésion de tous les candidats aux élections ordinales via une charte à la vocation double : permettre à l’UJA d’identifier les binômes élus sur lesquels elle pourra compter à l’avenir et guider les jeunes avocats au moment du vote en leur signalant, au-delà du duo officiel du syndicat, les candidats favorables à ses idées.

Mes Cindy Marafico et Bastien Caire, candidats revendiqués de la modernité

Maître Cyndi Marafico et Maître Bastien Caire (DR)

La jeunesse et l’expérience ne sont pas antinomiques. La preuve par la candidature de Maître Cindy Marafico et Maître Bastien Caire, représentants de l’UJA de Nice lors des élections ordinales du 17 novembre. Avec respectivement 10 et 6 ans de barre, ils ont déjà une vision relativement large sur les problématiques qui font le quotidien des avocats en 2020. Et donc leurs attentes, que ces derniers soient en situation de collaboration ou installés, nouveaux dans le métier ou confirmés.

Un regard différent sur l’Ordre
"Nous voulons œuvrer à la modernisation et à l’amélioration des conditions d’exercice de la profession", avancent-ils. Un accès privilégié aux services judiciaires, "comme cela se fait à Grasse notamment", une couverture WiFi pour faire entrer internet dans les tribunaux ou encore une meilleure communication avec le service du bureau d’aide juridictionnelle, telles sont les progrès que le binôme de l’UJA de Nice (Cindy Marafico est secrétaire de l’association) entend défendre. "Nous souhaitons mettre au service de notre Ordre toute notre énergie et notre sens de l’engagement autour des valeurs qui nous rassemblent", déclarent les candidats, qui espèrent contribuer à la vie de l’ordre avec "un regard différent", mais aussi "humilité et solidarité".
Et de conclure : "Nous serons présents et disponibles pour apporter à chacun d’entre vous toute notre aide, en nous faisant les porte-paroles de vos questionnements et revendications. Notre barreau est riche de sa diversité, nous avons la conviction que notre Conseil de l’Ordre doit en être le reflet".


Jean PREVE