Que nous disent les bactéries et traces d’ADN humain retrouvés sur les dessins de Léonard de Vinci ??


Culture


27 novembre 2020

Les progrès de la science permettent de faire des découvertes inouïes du passé !

Le 20 novembre dernier, une équipe de chercheurs révélait la présence de champignons, bactéries et restes d’ADN sur certains dessins de Léonard De Vinci. Que cela-nous dit-il sur les œuvres du maître italien ?

Publiée au Frontier in Microbiology, cette étude, réalisée par des chercheurs italiens et autrichiens, révèle la présence de nombreux micro-organismes sur les dessins de Léonard de Vinci. Ces recherches ont été effectuées sur sept des plus célèbres dessins du maître, dont « Autoportrait  » et «  L’homme de Vitruve  ». Dans un article publié au journal espagnol El Paìs, les chercheurs s’accorderaient à dire qu’il serait tout à fait possible que certaines de ces particules aient pu survivre sur le papier depuis la Renaissance. D’après le microbiologiste en charge de l’étude, Guadalupe Piñar, « les dessins abritent une importante quantité de matériel génétique appelé bio-archives ». Autant de traces humaines que l’équipe de chercheurs, composée d’historiens, de restaurateurs d’art et de microbiologistes entre autres, s’est employée à analyser.

La technologie Nanopore

Pour abattre ce travail, l’équipe a dû s’équiper d’une nouvelle technologie. Nommée Nanopore, cette approche innovante permet d’analyser le microbiote présent dans les dessins. Il s’agit d’une méthode qui «  combine séquençage de 3e génération à l’amplification du génome », relate l’article de Frontier in Microbiology. «  La sensibilité de la méthode Nanopore propose un excellent outil pour l’étude des œuvres d’art ; elle permet d’estimer le microbiote et d’en visualiser les composantes  », précise Guadalupe Piñar dans un communiqué de presse. Cette technologie a donc permis de démasquer les micro-organismes évoluant sur ces dessins : des bactéries témoins de maladie liées à la pneumonie, et d’autres normalement présentes dans les intestins. « Les résultats montrent une forte contamination de ces dessins à l’ADN humain, ainsi qu’une surprenante domination des bactéries sur les champignons  », peut-on lire dans le compte-rendu de l’étude. Une découverte surprenante pour les chercheurs qui, jusque-là, pensaient que les champignons étaient les grands responsables de la dégradation des oeuvres dans le temps.

Pour autant, les chercheurs s’accordent à dire qu’il y a très peu de chances que les traces d’ADN recueillies puissent appartenir au maître florentin lui-même. En effet, il est plus probable que ces échantillons soient des traces laissées par les différents propriétaires des oeuvres et des restaurateurs d’art passés par ces dessins.


Julie Biencourt