- Le président 2021 de l’UJA de Nice Me Xavier Fruton DR J.P
"Durant ma formation, j’ai eu la chance de faire quelques beaux stages, notamment à la cour de cassation et à la cour d’appel de Paris, qui m’ont permis de voir l’envers du décor", souligne cet ancien de l’Ecole de formation des barreaux (EFB), qui n’oublie pas les six mois passés en 2013 dans le Cabinet parisien Hassid-Lassauzet-Colin. C’est là qu’il a découvert la langue des signes française, qui est devenue un élément constituant de son expérience professionnelle, puisque Maître Fruton fait aujourd’hui partie de sept avocats français à la pratiquer. "Je me suis intéressé à cette langue parce que je trouvais révoltant que des Français sourds et malentendants ne puissent pas avoir d’interlocuteur convenable pour les accompagner dans leurs problèmes du quotidien. Et en particulier les aider face aux abus dont sont souvent victimes les personnes handicapées".
Ce particularisme est à percevoir comme une forme d’engagement. Un mot qui jalonne le parcours de cet ex-collaborateur libéral de l’avocate niçoise Françoise Assus-Juttner. "J’ai toujours aimé cette dimension militante. Elle s’est manifestée dès la fac de droit, où j’ai été élu au sein du conseil d’administration". Représenter les autres, Maître Fruton s’y est aussi attaché à l’EFB, à l’UJA de Paris, puis dans l’antenne niçoise de cette association à vocation syndicale qu’il préside désormais, après avoir également été la voix des jeunes avocats au conseil de l’ordre du barreau de Nice en 2019 et 2020.
De nouveaux outils pour les jeunes avocats
À la tête de l’UJA de Nice, Xavier Fruton entend renforcer "le trépied fondamental" de la structure, à savoir "l’événementiel, la formation et le syndical". Sur le premier de ces socles, il prévoit de poursuivre les soirées conviviales dédiées à l’accueil des nouvelles promotions et les rencontres festives à vocation d’échange. "J’aimerais aussi mettre en place, une fois par mois, des UJApéro ou des petits-déjeuners thématiques pour aborder les préoccupations de la profession, comme les questions relatives à la facturation, à la comptabilité, aux relations avec les magistrats...".
En matière de formation, l’enjeu est de continuer à rassurer les jeunes avocats, pour compenser "les manques de la formation initiale dispensée dans les EDA, qui est notamment insuffisante sur la gestion d’un cabinet ou encore sur l’art de la plaidoirie et de la rédaction". Aux sujets pratiques habituellement traités, l’UJA de Nice proposera de nouvelles pistes de formation comme le droit routier, l’amélioration de l’aisance en audience, les incidents (d’audience, de garde à vue...) ou encore la déontologie croisée entre magistrats, policiers et avocats, "car les uns ont des préjugés sur le métier des autres et il serait judicieux de les confronter autour de ce qui nous rassemble : la déontologie". L’association s’efforcera aussi de fournir de nouveaux outils pour faciliter l’entrée dans la profession, aussi bien dans le domaine du numérique que dans la prise de note et la transmission de l’information. Sont ainsi au programme de 2021 des enseignements sur le mind mapping, qui permet à l’orateur de s’exprimer à partir d’un schéma lui assurant une vision globale de ses idées, et le legal design, visant notamment à simplifier la communication avec les clients grâce à l’iconographie et un langage juridique à la fois clair et accessible.
Aux petits soins des collaborateurs
Au plan syndical, une attention particulière sera bien sûr portée sur les difficultés rencontrées par les avocats collaborateurs avec notamment le lancement du service "SOS collaborateurs" qui, dès le 1er janvier, aura pour mission de répondre à leurs questions grâce à un e-mail et un numéro de téléphone dédiés. Proposé sur le modèle d’un dispositif déjà éprouvé par l’UJA de Paris, ce soutien pourra déboucher sur des procédures contre "certains collaborants qui ont des comportements intolérables". Et Maître Fruton de préciser : "Ce problème pourrait être réglé en interne via le Conseil de l’Ordre, mais à défaut, en accord avec les collaborateurs concernés, il faudra ester en justice".
Maître Anne-Cécile Noël a été désignée responsable de la commission "SOS Collaborateurs" au sein du nouveau bureau de l’UJA de Nice, lequel n’accueille plus 10 mais 12 membres. Des forces étoffées qui s’ajoutent à une volonté de "maximiser les partenariats" (avec la FNUJA, l’Association des avocats intéressés par le droit pénal, le Syndicat des avocats de France et Les Petites Affiches). C’est aussi cela la méthode Fruton.
Le nouveau bureau UJA DE NICE 2021
Xavier Fruton (président), Julien Prandi et Hubert Zouatcham (vice-présidents), Cindy Marafico (secrétaire), Jordan Haddad (secrétaire adjoint), Magali Gilly (trésorière), Benjamin Ollie (trésorier adjoint), Hanan Hmad (délégué FNUJA), Fabien Carles (délégué communication et revue), Anne-Cécile Noël (responsable "SOS Collaborateurs"), Romain Vallier (chargé de mission veille juridique et évolution de la profession) et Laura Curran (référente élève-avocat).
Jean PREVE