Les drôles de dames du luxe chez Artcurial : Alice Léger, la spécialiste Mode & Accessoires de luxe


Culture


29 décembre 2020

Les drôles de dames du luxe chez Artcurial : premier portrait Alice léger

Chez Artcurial, le luxe est un pilier identitaire. Première maison de vente à lui consacrer un département entièrement dédié, la maison est une référence du domaine. C’est sur ces critères qu’Alice Léger a choisi d’écrire sa carrière au sein du département Mode & Accessoires de Luxe. Un travail passionnant alliant son goût pour la mode et son talent à repérer les tendances. Portrait.

Lorsqu’Alice Léger commence à se prendre de passion pour la mode et les tendances, en faire sa carrière n’est pas une option envisagée. « Je crois que mon goût pour la mode m’habite depuis toujours », dit-elle précisant que cette réponse digne « d’une enfant de douze ans » est pourtant une vérité. « Cela m’est venu très tôt et cela s’est affirmé au fil des ans ». À cette époque charnière où tout adolescent doit décider de ce qu’il souhaite faire plus tard, Alice Léger a plutôt un profil scientifique. Diplômée d’un bac S, elle s’oriente finalement vers une licence en lettres modernes avec option journalisme avant de réaliser que la mode et le luxe sont une passion telle qu’elle souhaite en faire son métier. « Je suis passionnée d’Histoire et de sociologie de la mode, j’ai donc cherché une carrière où concilier ces deux passions, et cela m’a rapproché du monde des enchères », dit-elle en ajoutant n’avoir « aucun goût pour la communication et le marketing  », ni être très créative.
« Devenir spécialiste répondait parfaitement à mon envie de développer ce que j’ai appris sur l’histoire de la mode et de suivi des tendances  », un choix donc tout naturel pour la jeune femme qui ne se lasse jamais de regarder les défilés, d’écumer les actualités modes et de prédire, à l’avance, les tendances qui se dessineront prochainement sur le marché de la revente.

Alice Léger, spécialiste Mode & Accessoires de luxe chez Artcurial DR Artcurial

« Pour savoir si un objet va prendre de la valeur, il y a plusieurs éléments à prendre en compte », précise la spécialiste Mode & Accessoires de Luxe de la maison. « Il faut d’abord regarder quelles tendances vont être de longue durée, et ne pas prêter attention aux effets de mode voués à disparaître rapidement  ». La spécialiste prend alors pour exemple le phénomène grandissant autour des sacs de très petite taille : « Depuis 2 ou 3 ans, ces genres de sacs sont présents aux défilés et sont très recherchés. Cela devrait encore être le cas pour les 2 ou 3 prochaines années à venir. Bien que l’on note un retour des très grands sacs », la prochaine tendance à suivre selon Alice Léger. « C’est aussi une question de couleur ou de matières. On remarque dans la mode un retour des années ’70 avec le retour de pièces en velours côtelé notamment  ».

Le cas Hermès

Le luxe est un univers fascinant. Ensemble de savoir-faire et de techniques spécifiques minutieusement exécutées, renvoyant une image de rareté et de précieux, le luxe est considéré comme un art. « Il n’y a qu’à regarder les pièces de haute couture ou la qualité d’un sac Hermès pour comprendre que c’est de l’art, ou l’une de ses nombreuses formes tout du moins », précise l’experte chez Artcurial. Et s’il est une maison que la spécialiste chérie et connaît particulièrement bien, c’est Hermès. Seule marque de luxe à se revendre plus cher en seconde main qu’en boutique, Hermès est « un marché à part pour une clientèle à part qui nécessite des spécialistes entièrement dédiés à cet univers-là ». Aucune autre marque de sacs de luxe ne voit ses modèles se revendre souvent bien plus cher aux enchères qu’en boutique. « Certains modèles, comme le Birkin Faubourg se revendent à plus de 200 000€ aux enchères pour un prix ne dépassant pas les 30 000€ en magasin », précise l’experte de la Maison. « Même pour Chanel, qui est la deuxième marque à se revendre le mieux, les sacs se revendent quand même mois cher qu’en boutiques ». Sans le dire, Alice Léger semble distiller un conseil précieux : pour acheter de belles pièces de luxe à moindre coût, mieux vaut privilégier la seconde main. Une vérité qui ne s’applique pas à la maison Hermès. Pour celles et ceux qui souhaitent investir dans une pièce de cette iconique maison française, la spécialiste explique cependant que « pour un premier sac, il faut opter pour un sac classique, aux teintes sobres -noir, gris, bordeaux…-, simple à porter tous les jours ». Les sacs plus élaborés, aux couleurs, matières et coupes plus affirmées étant très souvent réservés à « une clientèle ayant de gros moyens », habituée de la maison. Pourquoi Hermès ? La réponse semble simple : « Avoir un sac Hermès en boutique est assez compliqué. Il y a une liste d’attente, il faut parfois attendre des mois, et on n’a pas forcément le modèle ni la couleur que l’on souhaitait. Du coup, la seconde main représente un moyen simple et plus rapide d’obtenir un sac Hermès  ». Ceci explique donc cela. Bien sûr, certains modèles sont encore plus rares et uniques que d’autres, dépassant des records d’enchères pour des sacs à main, comme « le Birkin Himalaya que nous avons vendu en 2017 », se remémore la spécialiste.

La Maison Artcurial propose chaque année près d’une dizaine de ventes consacrées à la Mode et aux accessoires de luxe. Deux ventes sont spécialement dédiées à la maroquinerie Hermès, directement depuis Monaco.


Julie Biencourt