Insee : Entre 2013 et 2018, la région Paca gagne près de 20 000 habitants par an


Economie


4 janvier 2021

Entre 2013 et 2018, la population régionale s’est accrue de 0,4 % par an en moyenne

Au premier janvier 2018, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur compte 5 052 836 habitants. Entre 2013 et 2018, la population régionale s’est accrue de 0,4 % par an en moyenne, comme au niveau national.

En bref

Dans la région, le solde naturel, c’est-à-dire l’excédent des naissances sur les décès, contribue autant que le solde migratoire (+ 0,2 % par an) à l’augmentation de la population. Très attractif sur la période récente, le département du Var contribue fortement à la croissance démographique de la région.
Au sein des principales aires d’attraction des villes, Marseille – Aix-en-Provence, Nice et Avignon, la croissance démographique est portée par le solde naturel dans les pôles, par l’excédent migratoire dans les couronnes. Dans l’aire de Toulon, l’attractivité migratoire se renforce tant dans la couronne que dans le pôle. Dans les aires de moindre taille, la croissance démographique est très forte, particulièrement dans celles de 50 000 à 200 000 habitants.

Un léger regain d’attractivité par rapport à la période 2008-2013

Entre 2013 et 2018, en moyenne, Provence-Alpes-Côte d’Azur a gagné près de 20 000 habitants supplémentaires par an. Le solde naturel et le solde migratoire contribuent à parts égales à cette progression. Avec une croissance démographique moyenne de 0,4 % par an, la région ne fait pas partie des plus dynamiques de France métropolitaine. Elle est en revanche la seule dont la population a augmenté un peu plus vite qu’entre 2008 et 2013.

Contrairement aux autres régions métropolitaines, le solde migratoire s’est redressé : + 0,2 % par an entre 2013 et 2018 après 0,0 % entre 2008 et 2013. Malgré ce léger regain d’attractivité, l’excédent migratoire reste nettement plus faible que ceux des régions de la façade atlantique et des autres régions du sud.

Comme dans presque toutes les régions françaises, le solde naturel se tasse : + 0,2 % par an en moyenne entre 2013 et 2018, après + 0,3 % sur la période précédente. Le nombre de femmes en âge de procréer diminue progressivement et l’indice conjoncturel de fécondité décroît dans la région depuis le début des années 2010. Il reste cependant supérieur à celui de France métropolitaine. Dans le même temps, le nombre de décès continue de progresser en particulier durant la dernière décennie, du fait du vieillissement de la population.

Dans le Var et les Alpes-de-Haute-Provence, l’excédent migratoire puissant moteur de la croissance démographique

En hausse de 0,7 % par an en moyenne entre 2013 et 2018, la population du Var atteint 1 067 698 habitants au 1 ?? janvier 2018. Portée par un excédent migratoire qui continue de croître, la démographie varoise est la plus dynamique de la région, et la 7 ? au plan national. Chaque année, le Var gagne autant d’habitants que les Bouches-du-Rhône, département
deux fois plus peuplé.

Le département des Alpes-de-Haute-Provence (164 067 habitants) est également attractif sur la période récente : son solde migratoire (+ 0,5 % par an) fait plus que compenser un solde naturel déficitaire (- 0,2 % par an).

Plus jeunes, les populations des Bouches-du-Rhône (2 034 357 habitants) et de Vaucluse (559 796 habitants) progressent de 0,4 % par an grâce à la vigueur de leur solde naturel. En Vaucluse, le solde migratoire reste quasiment nul au cours des deux périodes quinquennales. Dans les Bouches-du-Rhône, celui-ci retrouve l’équilibre après avoir été déficitaire lors de la
période précédente.
Le département des Hautes-Alpes (140 701 habitants) qui était le plus attractif de la région entre 2008 et 2013, avec un solde migratoire très excédentaire (+ 0,6 % par an), l’est moins entre 2013 et 2018 (+ 0,2 % par an). Dans le même temps, naissances et décès se compensent.
Dans les Alpes-Maritimes (1 086 217 habitants), la population est quasiment stable depuis dix ans. Le solde naturel reste proche de l’équilibre tandis que le solde migratoire redevient légèrement positif (+ 0,1 % par an après - 0,2 %).

Le solde naturel porte encore la croissance de la population de la plupart des grands pôles

En 2018, l’aire d’attraction de Marseille – Aix-en-Provence compte 1,2 million d’habitants. Dans le pôle, la population de la commune de Marseille (868 268 habitants au 1 ?? janvier) augmente de 0,3 % par an en moyenne entre 2013 et 2018. Le solde naturel très positif (+ 0,6 % par an) permet de compenser le déficit migratoire (- 0,3 % par an). La population de la
commune d’Aix-en-Provence (143 097 habitants) progresse quant à elle de 0,2 % par an, grâce à un solde naturel positif (+ 0,3 %). À Martigues (48 420 habitants), la situation est sensiblement la même (+ 0,2 %, avec un excédent naturel représentant + 0,4 %).

Dans la couronne de l’aire de Marseille – Aix-en-Provence, la croissance. démographique est plus rapide que dans le pôle (+ 0,7 % par an). Elle est portée par ses excédents à la fois migratoire et naturel.

L’aire d’attraction de Nice regroupe 609 695 habitants dont plus de la moitié résident dans la commune de Nice. La population de la commune est restée stable durant cette dernière période quinquennale, le solde naturel positif (+ 0,3 % par an) compensant le déficit migratoire. Dans les autres communes du pôle (Villeneuve-Loubet, Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer, Saint-André-de-la-Roche, La Trinité, Villefranche-sur-Mer), le solde migratoire s’est fortement redressé. La population de la couronne de l’aire de Nice continue aussi de croître sous l’impulsion d’un fort excédent migratoire
(+ 0,5 % par an).

L’aire d’attraction des villes de Toulon regroupe 542 008 habitants en 2018 dont 176 198 vivent dans sa commune-centre, Toulon. À l’instar d’autres pôles varois de moindre taille, comme Brignoles ou Fréjus, le pôle de Toulon, peu attractif auparavant, l’est devenu. Ce changement de tendance est encore plus marqué pour sa commune-centre, Toulon. Au final, entre 2013 et 2018, la croissance démographique du pôle s’établit à + 0,7 % par an. De même, dans la couronne de l’aire de Toulon, l’excédent migratoire, seul moteur de l’essor démographique, s’accentue encore.

L’aire de Cannes-Antibes (376 181 habitants) a la particularité de regrouper au sein de son pôle deux grandes communes de taille similaire (Antibes : 76 994 habitants et Cannes : 72 939 habitants en 2018).
Dans le pôle, la population diminue entre 2013 et 2018, du fait d’un solde naturel légèrement négatif et d’un déficit migratoire qui s’affirme encore, notamment à Antibes. La commune de Cannes se distingue toutefois par un excédent migratoire en légère progression. La population de la couronne, qui progressait entre 2008 et 2013 essentiellement grâce à un solde naturel positif, est aujourd’hui stable, avec des soldes naturel et migratoire nuls.

En 2018, l’aire d’Avignon compte 334 814 habitants, dont 91 729 établis dans la commune-centre. Le solde naturel, largement positif (+ 0,8 % par an), permet à la population avignonnaise d’augmenter au rythme moyen de 0,3 % par an malgré un important déficit migratoire. Autour d’Avignon, la couronne bénéficie de soldes naturel et migratoire positifs, de
sorte que la population augmente de 0,7 % par an en moyenne entre 2013 et 2018.

Forte progression de la population dans les couronnes des aires de 50 000 à 200 000 habitants

Dans les aires d’attraction des villes de 50 000 à 200 000 habitants, la population augmente bien plus vivement dans les couronnes (+ 0,8 % par an) que dans les pôles (+ 0,1 % par an) (figure 2). Ce dynamisme des couronnes est porté entièrement par le solde migratoire (+ 0,9 % par an). Dans certains pôles de ces aires de taille moyenne, l’essor démographique est notable, comme à Fréjus ou Salon-de-Provence (+ 0,5 % par an).
Dans les aires de moins de 50 000 habitants, en moyenne, la population augmente plus vite dans les pôles (+ 0,6 % par an) que dans leur couronne (+ 0,4 % par an). Dans les deux cas, le solde migratoire est le seul moteur de la croissance démographique.
Enfin, dans les communes hors attraction des villes, le taux de variation annuel de la population s’établit à + 0,2 % par an. Le déficit du solde naturel (- 0,3 % par an) y est compensé par un solde migratoire assez élevé (+ 0,5 % par an).


Cette étude repose sur les « populations légales » issues des recensements de la population réalisés par l’Insee, en partenariat avec les communes. Le
solde naturel est calculé à partir des données de l’état civil.

Le solde naturel est la différence entre le nombre des naissances et celui des décès. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.

Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes entrées sur un territoire et le nombre qui en sont sorties au cours de la période
considérée. Dans cette étude, il s’agit d’un solde apparent estimé par différence entre la variation totale de la population et le solde naturel. On parle d’excédent lorsque ce solde est positif, de déficit dans le cas contraire.
Aire d’attraction de Marseille – Aix-en-Provence
L’aire d’attraction d’une ville est l’ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi et d’une
couronne qui rassemble les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Au sein du pôle de Marseille – Aix-en-Provence, on peut distinguer le pôle principal de Marseille (constitué des communes de Marseille, Allauch, Aubagne, La Penne-sur-Huveaune, Plan-de-Cuques et Septèmesles-Vallons), le pôle secondaire d’Aix-en-Provence (constitué de cette seule commune) et le pôle secondaire de Martigues (constitué des communes de Martigues et Port-de-Bouc).
Le pôle de Toulon
Au sein du pôle de Toulon, on peut distinguer le pôle principal de Toulon (constitué des communes de Toulon, La Valette-du-Var, La Garde et Le Pradet) et le pôle secondaire de La Seyne-sur-Mer (constitué des communes de La Seyne-sur-Mer, Sanary-sur-Mer et Six-Fours-les-Plages).
Aires d’attraction des villes de 50 000 à 200 000 habitants
L’aire d’attraction d’une ville est l’ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué d’un pôle de population et d’emploi et d’une
couronne qui rassemble les communes dont au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Les aires sont classées suivant le nombre total d’habitants de l’aire. Les principaux seuils retenus sont : 700 000 habitants, 200 000 habitants et 50 000 habitants.


Valérie Noriega