26 janvier 2021
La compagnie Eurostar doit être aidée de toute urgence pour ne pas déposer le bilan
La compagnie transmanche Eurostar n’a jamais été aussi proche du déraillement. Avec la crise, elle a perdu 82% de son chiffre d’affaires en 2020 et son chiffre d’affaires a été divisé par 20 entre mars et décembre. De nouvelles mesures sanitaires » (test Covid à l’arrivée au Royaume-Uni, second test cinq jours plus tard et quarantaine de dix jours) réduisent encore l’attractivité de ce moyen de transport, tandis que dans le sens Londres-Paris seuls les résidents européens et les voyageurs "essentiels" ont le droit de l’emprunter.
Français et Britanniques négocient actuellement une aide de type prêt garanti par l’Etat pour sauver Eurostar. Mais, tout comme pour le Brexit, les discussions sont ardues avec nos partenaires d’outre-Manche. Les Britanniques ressentent en effet Eurostar comme une compagnie française (1) et se font tirer l’oreille pour mettre au pot.
Il y a urgence : Jacques Damas, directeur général d’Eurostar, redoute une cessation de paiement vers la fin du printemps, et peut-être même avant en cas de durcissement des restrictions de voyager. Il souhaite obtenir les mêmes aides que les compagnies aériennes, obtenir des réductions temporaires des péages sous le tunnel et une coordination sanitaire entre les pays desservis (Angleterre, France, Belgique et Pays-Bas).
Mettant les centres villes de Paris et de Londres à 2h15, la cinquantaine de rames quotidiennes transportent habituellement entre 10 et 11 millions de passagers par an, soit l’équivalent de l’aéroport de Nice Côte d’Azur. Il s’agit donc d’un moyen déterminant pour les hommes d’affaires comme pour une escapade du côté de Westminster…
Eurostar est une filiale de la SNCF à 55% SNCF. La société est aussi détenue à 40% par le consortium Patina Rail composé pour 30% de la Caisse de dépôt et placement du Québec et 10% du fonds britannique Hermes Infrastructure et à 5% par la SNCB belge.
Jean-Michel Chevalier