29 janvier 2021
Le retard accumulé sur des années apparait aujourd’hui plus criant que jamais
« Des chercheurs qui cherchent, on en trouve. Des chercheurs qui trouvent, on en cherche ». Cet aphorisme du général de Gaulle est malheureusement d’actualité avec le flop retentissant de la recherche française sur la Covid.
L’Institut Pasteur et Sanofi – nos plus importants représentants sur la scène pharmaceutique internationale - n’ont pas réussi à développer un vaccin comme leurs concurrents américains et européens. Ils sont très en retard, leur rôle se limite à celui de supplétif (fabriquer le produit sous licence par Sanofi), ce qui en dit long sur la situation de ce secteur dans notre pays comme le souligne la récente note du Conseil d’analyse économique (CAE) publiée mardi 26 janvier.
Le constat dressé est douloureux : les crédits publics consacrés à la santé sont en France deux fois inférieurs à ceux de l’Allemagne. Ils ont diminué de presque un tiers pendant la décennie précédente. Le résultat, logique, est là : aucune université française ne figure dans le classement de Shanghaï des 50 premiers établissements mondiaux. Nos chercheurs publient de moins en moins d’articles. Nombre d’entre eux, et parmi les plus prometteurs, vont d’installer à l’étranger où on leur donne des moyens pour mener leurs travaux (et un salaire décent).
Il ne faut donc guère s’étonner que nous cherchions actuellement… les vaccins pour protéger la population. Avec AstraZeneka, nos voisins britanniques ont pu prendre beaucoup d’avance et n’ont pas été obligé de compter les doses dans les flacons. Ils ont déjà vacciné 15 millions de personnes, l’objectif que nous atteindrons (peut-être) au mois de juin.
L’ancienne présidente de l’Université de Nice Frédérique Vidal, aujourd’hui ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a du pain sur la planche pour rattraper un retard accumulé sur des années mais qui saute maintenant aux yeux…
Jean-Michel Chevalier