29 janvier 2021
9 000 emplois sont aujourd’hui menacés. L’horizon est encore loin d’être débouché...
La crise sanitaire, la tempête Alex et ses destructions, la fermeture des stations de ski et la perspective presque assurée d’un prochain confinement... C’est dans ce contexte anxiogène que viennent de se tenir par visioconférence les 13èmes "Rencontres territoriales" organisées par l’UPE-06 et la Chambre de commerce et d’industrie de Nice Côte d’Azur sur le thème de la résilience et de la relance.
"Au fil des mois, le contexte sanitaire est passé d’exceptionnel à banal. Mais un 3ème confinement signerait la fin probable de nombreuses entreprises dans les A-M" a prévenu le représentant des entrepreneurs, Philippe Renaudi. Il a tenu à souligner l’efficace mobilisation des conseils départemental et régional mais aussi, dans cette période exceptionnelle, la nécessité de soutenir les entreprises azuréennes qui sont en grande difficulté.
Interrogé sur l’aide apportée aux entreprises du territoire après le passage de la tempête Alex, Charles-Ange Ginésy a rappelé que 200 millions ont été votés en urgence fin 2020 par le Département pour la reconstruction des vallées. Un emprunt a été réalisé par la collectivité pour ce financement fléché sur la Tinée, la Vésubie, l’Estéron et la Roya.
"Dans le budget 2021, les investissements s’élèvent à 350 M€ qui seront consacrés aux infrastructures de nos vallées. Par exemple, le SMIAGE disposera ainsi de 45 M€ pour le confortement des berges. Beaucoup de chantiers seront ouverts cette année et j’espère que cette manne financière fera travailler nos entreprises. Car il y a urgence a remettre la machine en route, chaque coup de frein sur l’économie demandant une énergie colossale pour la reprise".
Le président du Département a annoncé les priorités : les voies de communication à rétablir, les bâtiments publics à reconstruire comme la caserne de gendarmerie de Saint Martin-Vésubie ou des casernes de pompiers. Le conseil départemental a aussi maintenu 50 M€ au titre de l’aide aux communes, ce qui permettra aux villages de réparer des dégâts sur leurs biens et de faire travailler leurs artisans pour maintenir de l’activité économique.
Interrogé sur l’efficacité de l’état sur la gestion de l’après-tempête, crise, Charles-Ange Ginésy constate que les 100 millions d’aides promis par Emmanuel Macron "arrivent au compte gouttes". Il a critiqué l’intervention trop limitée dans le temps des hélicoptères de l’armée alors que des problèmes d’accès demeurent encore.
Concernant cette fois la situation sanitaire, il a déploré que la campagne de vaccination patine alors que le Département se trouve aujourd’hui en mesure de vacciner 10 000 personnes par jour. Mais les vaccins n’arrivent pas... Il a aussi souhaité que, dans un souci d’efficacité, l’Etat se rapproche du terrain en donnant davantage de pouvoir de décision au préfet.
Avant de parler de "comment relever les défis" qui sont devant nous, Jean-Pierre Savarino a dressé un constat synthétique de la situation pour les A-M : la baisse d’activité a atteint les 20%, avec des secteurs très touchés comme le tourisme. "Nous avons peu de visibilité de sortie de crise" estime le président de la CCI. Il a mis en avant le bon accompagnement de l’Etat pour le monde économique avec le soutien des trésoreries (reports de taxes et de charges, PGE etc) et maintenant avec le plan de relance de 100 milliards sur cinq ans qui doit permettre de retrouver l’activité "d’avant".
"La Chambre est un acteur de premier plan et de proximité. Nous avons modifié notre fonctionnement pour adapter nos ressources au confinement. Nous avons accompagné les dispositifs d’aides en agissant vite et solidairement. Nous avons mis en place un fonds de 8 M€ pour entreprises. Toutes ces actions ont permis éviter des dépôts de bilan".
Malgré tout, les entreprises azuréennes ont perdu 1,4 milliard de chiffre d’affaires en 2020 et Jean-Pierre Savarino estime que 9 000 emplois sont aujourd’hui menacés. L’horizon est encore loin d’être débouché...
L’organisme consulaire se prépare au rebond avec la formation (ouverture d’un campus avec notamment une formation pour former les cadres de demain dans l’hôtellerie-restauration), en stimulant le réflexe d’achat local pour soutenir le commerce de proximité, en conseillant et en accompagnant les entrepreneurs dans leurs démarches, etc.
Persuadé que l’on ne pourra s’en sortir qu’ensemble.