Féminicides : en recul en 2020 en France


Droit


3 février 2021

Ce chiffre ne doit pas faire oublier une nette augmentation des violences dans le milieu familial

Eric Dupond-Moretti a annoncé mardi que 90 femmes ont été tuées par leurs conjoints ou ex-conjoints en 2020. C’est beaucoup moins que la moyenne des années précédentes (146 en 2019) mais il est sans doute encore prématuré de se « réjouir » de ce résultat puisque l’on estime à 200 000 le nombre de femmes victimes de violences chaque année.

Le ministère a demandé des « remontés systématiques d’informations » sur les homicides conjugaux afin de mieux cerner le phénomène et pour lui apporter des réponses adaptées. Vingt-sept hommes ont aussi été tués par leur conjoint ou ex-conjoint l’an passé.
Le Grenelle pour lutter contre ces violences a notamment permis à la fin de 2019 de déployer les bracelets « anti rapprochement » et le téléphone « grand danger » parmi une quarantaine de mesures de protection. Mais aujourd’hui, moins d’une dizaine de ces bracelets est en service, ce qui paraît bien peu, alors que 1 200 téléphones ont été distribués.
Si le nombre des personnes tuées a baissé l’an dernier, les confinements ont aussi provoqué une nette augmentation des violences dans le milieu familial comme ont pu le constater les associations de terrain. Dans les tribunaux, ces dossiers douloureux sont passés en priorité.
Un tiers des féminicides étant perpétrés avec des armes à feu, les associations de défense des victimes veulent que celles-ci soient systématiquement confisquées lorsque des conjoints violents en ont à leur disposition.


Jean-Michel Chevalier