Ce vaccin, il vous grattouille ou il vous chatouille ?


Economie


4 février 2021

"Vaccinez les premiers Messieurs les Anglais…" Tandis que le ministre d’état Michael Gove refuse obstinément que les doses du vaccin AstraZeneka fabriqué par les deux usines situées au Royaume Uni soient partagées avec les pays voisins, la présidente de l’UE exige de son côté le strict respect du contrat passé avec le laboratoire. C’est bien le moins. L’Agence européenne des médicaments a approuvé l’utilisation de ce produit, en précisant qu’il est efficace pour les personnes de moins de 65 ans, ce que conteste de son côté le conseil scientifique allemand. Résumons : on commande (300 millions de doses) un vaccin qui, n’arrivant qu’au compte goutte, contribue à retarder la couverture immunitaire, alors que son efficacité est moindre que celle des produits concurrents, eux aussi en retard de livraison.
Difficile de faire pire !
Dans cette histoire, l’Europe se retrouve finalement dans la même position que les pays pauvres qui ont aussi les pires difficultés à se faire livrer. Voilà qui donne à méditer sur l’état de notre monde et sur la nature humaine, dont on peut se demander si elle a progressé depuis le lointain et défunt Néandertal...


Ce qui est bien français, c’est de rouscailler après les confinements qui paralysent l’économie et nous mettent le moral dans les chaussettes et "en même temps" de le réclamer, au point d’être déçus que le gouvernement n’ait pas osé nous boucler une nouvelle fois pour éviter la flambée exponentielle de l’épidémie à laquelle on s’attend.
C’est effectivement un pari risqué. Sanitairement, si les variants font exploser les cas de contamination. Politiquement, car on imagine déjà les réactions si un nouveau pic de contagion (et de personnes en réanimation, et de morts) atteignait des sommets.
Il faut avoir de bonnes cartes en main pour jouer au poker menteur avec le virus. "Faites vos jeux", et espérons que l’on n’entendra pas un jour prochain "rien ne va plus"...


Fermer les galeries commerciales de plus de 20 000 mètres carrés - il y en a entre 350 et 400 en France, situées dans les grandes agglomérations - n’empêchera pas la clientèle de se rabattre sur les hypermarchés voisins. Où il y aura de la bousculade dans les rayons, ce que l’on veut justement éviter...
Vraiment, rien n’est simple quand toute se complique...


Une psychothérapie de groupe pour 67 millions de Français, c’est possible docteur ? Il s’agit d’éviter à notre moral la même dépression qu’à notre économie, puisque l’on ne peut pas encore espérer rapidement des jours meilleurs sans masques, sans distanciation, sans couvre-feu...


Jean-Michel Chevalier