Les travailleurs indépendants en 2019 : une croissance portée depuis 10 ans par l’auto-entrepreneuriat


Economie


4 février 2021

L’Urssaf publie ce jour son Bilan Travailleurs Indépendants Paca pour 2019

Fin 2019, près de 360 000 travailleurs indépendants exercent en région Paca, ce nombre connaît un taux de croissance annuel moyen de 2,8% en 10 ans et progresse de +11,1% comparé à 2018. Ces évolutions résultent de la mise en place du statut d’auto-entrepreneur (AE) en 2009, rendu très attractif suite au doublement des plafonds de chiffres d’affaires en 2018, ainsi que la généralisation de l’ACRE pour toutes les immatriculations de 2019.

Fin 2019, 49,7% des TI sont concernés par ce statut. Le revenu annuel moyen est de 24 781 € pour l’ensemble des Travailleurs Indépendants. Ils sont majoritairement des hommes (61,3%), quel que soit le statut au réel ou auto-entrepreneur. 10,3% des indépendants sont également salariés (polyactifs). Hors professions médicales, les travailleurs indépendants exercent principalement dans le BTP, la restauration, le conseil et l’industrie.

98,6% des nouveaux inscrits s’orientent vers le statut d’auto-entrepreneur

Avec 36 028 nouveaux inscrits en Paca fin 2019, le nombre de Travailleurs Indépendants enregistre une hausse annuelle importante (+11,1%). Les TI classiques perdent en attractivité. 98,6% des créateurs d’entreprise optent pour le statut d’autoentrepreneur.
Cette dynamique doit cependant être nuancée en raison du report en 2021 de la radiation de 9 326 AE non actifs depuis 24 mois (graphique 1). Fin 2019, le nombre de TI au réel est de 180 663, tandis que 178 781 relèvent du statut d’AE. Les TI au réel représentent désormais 50,3% de l’ensemble des indépendants, en diminution de 5,4 points en annuel.
Depuis la création du statut d’auto-entrepreneur, cette proportion baisse continuellement. De manière générale, les entrepreneurs plébiscitent ce statut qui nécessite moins d’investissement en capital et prévoit des mesures simplifiées. Ainsi, la contraction des TI classiques s’explique par la diminution du nombre d’artisans et de commerçants (-4,4% en moyenne annuelle de 2009 à 2019). Les TI en profession libérale progressent de 0,6% en moyenne entre 2009 et 2019 et de +2% entre 2018 et 2019 et pèsent désormais pour 43,2% des TI au réel.

70,7% des auto-entrepreneurs sont économiquement actifs

Fin 2019, 70,7% des auto-entrepreneurs génèrent un chiffre d’affaires et sont appelés « économiquement actifs ». Ils sont particulièrement plus nombreux dans la coiffure et soins du corps (83,6%), les autres services de santé (82,9%). La part la plus faible, qui concerne les activités de poste et de courrier (36,8%), s’explique en partie par les entrées récentes dans le secteur (+150,8% d’inscrits entre 2017 et 2019 et +86,4% entre 2018 et 2019).
Une observation sur la durée permettra de savoir si les AE maintiennent plus longtemps leur activité avec ce statut, avant d’opter éventuellement pour une autre forme d’entreprise.

Une part importante des AE sur l’ensemble des départements

Le développement du dispositif AE étant rendu plus attractif, la part de ce statut parmi les TI dans chaque département de la région est importante. De façon générale, la présence des AE est plus prononcée dans les régions plus urbaines ou plus touristiques à l’instar des Alpes-Maritimes, du Var et du Vaucluse. Le département des Hautes-Alpes ne compte que 36,3% d’AE parmi les TI, qui ne pèsent que 3,5% de la région Paca. Ce sont les Bouches-du-Rhône avec 35,4%, suivies des Alpes-Maritimes (25,7%) et du Var (21,6%)
qui concentrent le plus de TI en Paca, en raison d’une sur-représentation des activités de santé, des activités juridiques et comptables, de conseil et d’ingénierie.

Les indépendants très présents dans les secteurs de la santé, de la construction, du commerce de détail ou de la restauration

En 2019, les non-salariés sont en premier lieu dans le secteur de la santé (16,6% , de la construction(13%), ainsi que le commerce de détail (8,4%), mais également dans la restauration et débits de boissons (4,4%).

Les deux statuts n’investissent pas les mêmes secteurs

En 2019, la répartition des indépendants par secteur diffère selon le statut. Ce contraste est en partie lié à l’exclusion des professions réglementées du dispositif AE (professions paramédicales et sages femmes, médecine générale et spécialisée, pratique dentaire, le commerce de produits pharmaceutiques et orthopédiques, les activités juridiques). Parmi les TI au réel, 8,3% sont dans le secteur des professions paramédicales et sage femmes,
3,2% dans la restauration et débits de boissons et 2,4% dans le commerce de détail non alimentaire (hors pharmacie).
Les AE sont surtout présents dans les travaux de finition du BTP (6,2%), l’enseignement (5%), la coiffure et soins du corps (4,8%) et les activités de nettoyage (4,8%). Les secteurs qui regroupent majoritairement des AE, comme les activités de poste et de courrier (98,1% d’AE) dont les livreurs de repas pour les plateformes internet, les activités spécialisées de design, graphisme, et d’infographie (85,1%), de même que les activités de nettoyage (84,9%), sont ceux nécessitant un moindre investissement en capital.

D’autres, au contraire, font apparaître une part plus importante de TI au réel. C’est le cas des secteurs tels que le commerce de détail alimentaire (80,4% de TI au réel), l’hébergement (72,2%) ou encore les transports routiers de fret et déménagement (71,4%), pour lesquels une forte immobilisation en capital est indispensable.
La répartition est quasiment identique entre les statuts d’AE et de TI au réel pour les activités comptables, de conseil et d’ingénierie (49,5% d’AE) et les autres activités de transports et entreposage (50,7%).

La croissance des indépendants profite à tous les secteurs mais de façon disparate

Dans l’ensemble, tous les secteurs ont connu une augmentation du nombre de TI de 2009 à 2019 dans des proportions variables. L’évolution est cependant plus marquée pour les activités de poste et courrier (+49,1% ), les activités de nettoyage (+12,8%) et les autres services de santé (+10,9%), dont la part des AE s’amplifie au fil des années.
D’autres secteurs connaissent une croissance quasiment nulle, comme le commerce de produits pharmaceutiques et orthopédiques et la médecine spécialisée, analyses médicales.
L’évolution du nombre de TI classiques est plus dynamique dans les activités de poste et de courrier (+4,5%) et le paramédical et les sages-femmes (+3,9%).

Plus de la moitié des indépendants sont des hommes...

Le travail indépendant est en majorité masculin (61,3% ) indifféremment du statut retenu au réel ou auto-entrepreneur.

... avec des disparités selon les secteurs

Les femmes sont majoritairement dans le secteur de la coiffure et soins du
corps (87,4% des TI), les autres services personnels (62,8%), la santé (62%)
mais également les autres activités de service administratif et de soutien (58,3% ). A l’inverse, elles sont minoritaires dans les secteurs de la construction (3,1%), le commerce réparation d’automobiles ( 7,4%) et du transport (8,8%).

Les femmes ayant le statut d’auto-entrepreneur sont plus dynamiques que les hommes

Si les femmes pèsent pour 39,9% des inscrits au statut d’auto-entrepreneur, en proportion 75,2% d’entre elles génèrent un chiffre d’affaires tandis que sur l’ensemble des AE économiquement actifs, leur part n’est que de 42,5%. Cela s’explique par une sur-représentation féminine dans le secteur de la coiffure et les soins du corps où la part des AE économiquement actifs est la plus élevée (93%). Les hommes, qui représentent 57,5% des AE ayant généré un chiffres d’affaires, ne comptent que 67,7% d’actifs. 92,9% des hommes auto-entrepreneurs dans les transports génèrent un chiffre d’affaires.

L’âge moyen des indépendants est de 46 ans...

En 2019, l’âge moyen des TI hommes est légèrement supérieur à celui des femmes (46 ans contre 45 ans). Sur l’ensemble des TI, la part des 40 à 50 ans (25,3%) reste inférieure à celle des 50 à 60 ans (27,2% ).

Retrouvez l’intégralité de l’étude ci-dessous


Valérie Noriega