Université : Frédérique Vidal vivement critiquée


Economie


19 février 2021

La ministre a provoqué une levée de boucliers aussi bien du monde universitaire que politique

Sauf Gérald Darmanin, la majorité présidentielle ne s’est pas encore beaucoup mobilisée pour voler au secours de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieure et de la recherche et ancienne présidente de l’Université Nice – Sophia Antipolis après sa petite phrase sur une infiltration supposée de « l’islamo-gauchisme » dans les universités.

Une sortie maladroite de la ministre, ayant irrité jusqu’au président de la République, qui ne tient évidemment pas à se mettre à dos l’université à quelques mois des prochaines présidentielles.

"Arguties de café du commerce"

Dans la majorité, sous couvert d’anonymat, des voix contestent l’action de Mme Vidal à la tête de son ministère en cette période de violente crise sanitaire et sociale. Il lui est reproché d’afficher peu d’empathie pour les étudiants que l’on voit aller dans les distributions alimentaires et les épiceries solidaires. Des images qui choquent l’opinion.
Sur le fond de sa petite phrase, la conférence des présidents d’université a publié un communiqué peu amène où il est question de « représentations caricaturales » et « d’arguties de café du commerce ». Cela fait suite à une interview de la ministre sur CNews lors de laquelle elle a annoncé avoir l’intention de demander au CNRS une enquête visant à distinguer «  ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ».
Née dans la douleur, la loi de programmation de la recherche de Mme Vidal a aussi agrégé les mécontentements. Elle instaure une nouvelle voie de recrutement direct des professeurs et maîtres de conférences, qui peuvent se passer de la qualification du Conseil national des universités, ce qui a provoqué la colère des universitaires.
Pour en revenir à « l’islamo gauchisme », le CNRS dénonce les «  tentatives de délégitimation de différents champs de la recherche ».
Frédérique Vidal trouve également peu de soutien dans les rangs des députés LREM, certains estimant que ses jours au gouvernement sont comptés faute d’une réponse satisfaisante à la précarité vécue par les étudiants.


Jean-Michel Chevalier