Véhicules électriques : meilleur maillage ?des stations de recharge


Economie


19 février 2021

Les ventes de véhicules électriques sont freinés encore par un faible réseau de recharges

Cent millions d’euros : c’est l’aide que l’Etat a prévue pour les entreprises qui veulent développer les stations de recharge pour véhicules électriques sur les grands axes routiers et autoroutiers. "Les stations seront financées en moyenne à 30%, ce taux pouvant être porté à 40% dans certaines situations spécifiques", a déclaré Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports.

La recharge demeure encore le maillon faible qui empêche le vrai décollage des véhicules électriques alors que l’ensemble des constructeurs se mobilise pour proposer de nouveaux modèles « décarbonés ». Les gros rouleurs, en particulier, ne peuvent pour l’instant pas encore abandonner les motorisations essence ou diesel pour des questions d’autonomie et de maillage du territoire.
L’objectif du ministère est donc de proposer aux usagers à la fin de 2022 des bornes de recharge très rapides – 20 minutes maximum – dans les 440 aires de services du réseau français.

Dans le même temps, les grandes surfaces commerciales et les stations services poursuivent leur équipement. A la fin de cette année, le seuil des 100 000 points de recharge devrait être atteint, en complément des points de recharge que les particuliers peuvent installer à leur domicile quand cela est possible.
Jean-Baptiste Djebarri n’a pas exclu des aides supplémentaires pour les stations qui investiraient davantage dans le développement des points de recharge. De même, un plan est en préparation pour les poids lourds.
Même si les ventes de voitures électriques progressent de manière exponentielle grâce à une offre qui se diversifie et à des primes (+169% l’an passé vs 2019), les volumes restent encore modestes : 110 000 ventes, soit 6,4 % de part de marché seulement l’an passé. A comparer au 750 000 ventes en diesel et 1,3 million en essence (2019), tandis que les hybrides rechargeables n’ont séduit que 75 500 acquéreurs l’année dernière.

En France, la ZOE de Renault arrive en tête des « pure électriques » avec 37 409 immatriculations et 34 % du marché devant la Peugeot e-208 avec 16 557 ventes, la Tesla Model 3 prenant la 3ème place avec 6 477 bons de commande. A noter la percée spectaculaire de la nouvelle Dacia « Spring », nouveau SUV low cost électrique, pour l’instant réservée aux flottes d’auto-partage. Les particuliers ne peuvent espérer être livrés avant cet automne pour une voiture assez dépouillée (100 kms d’autonomie et un moteur trois fois moins puissant que celui de la ZOE). Mais avec sa bouille sympathique rappelant la Sandero et son prix d’achat comprimé, ce « Spring » annonce un printemps aussi sûrement que les hirondelles…

A l’autre bout du spectre, le constructeur Jaguar vient d’annoncer que tous ses modèles seront électriques en 2025, en acceptant d’avance une baisse de production dans ses usines au Royaume Uni.


Jean-Michel Chevalier