Taxe foncière : à quelle sauce ?


Finance


19 février 2021

La taxe foncière mérite certainement un "toilettage" mais jusqu’à quel point ?

Sans jouer à se faire peur, la réforme des valeurs locatives cadastrales actée dans la Loi de Finances 2020 risque bien de ne pas être indolore pour les propriétaires.

Car l’état s’est volontairement privé du produit de la taxe d’habitation sur les résidences principales qui rapportait près de 25 milliards par an et dont le dernier euro sera collecté en principe en 2023. L’on croit savoir que ses finances ne sont pas en si bonne forme pour absorber une telle disparition...

Alors, à Bercy, on s’active autour des calculettes pour compenser ce "manque à gagner", d’où l’idée de cette réforme des valeurs locatives qui fera peut-être quelques heureux mais aussi plus sûrement des perdants.
Les propriétaires s’inquiètent donc de cette évolution qui, comme souvent en matière de fiscalité, ne bénéficie pas forcément à leur portefeuille.

Transition énergétique, lutte contre l’habitat indigne : les "vieux" logements seraient dans le collimateur et pourraient être taxés plus lourdement à l’avenir. Soit après les présidentielles de 2022, car le sujet est "touchy" dans l’opinion. Quoiqu’il en soit, la taxe foncière mérite certainement un "toilettage". Qu’elle soit située d’un côté ou de l’autre de la rue, elle peut aller du simple au quintuple selon les hasards du découpage et du classement des parcelles... Ses critères ont moins évolué que l’urbanisation et il y a, d’une commune à l’autre, d’un quartier à l’autre, des injustices flagrantes.
L’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI) a révélé dans son Observatoire annuel que les taxes foncières ont augmenté en moyenne au niveau national de +10,8% entre 2013 et 2018 et de +34,7% entre 2008 et 2018. Nous sommes donc très loin des niveaux de l’inflation et de la progression des revenus des ménages.
Il faudra attendre encore quelques mois pour que les propriétaires découvrent à quelle sauce leur taxe foncière sera accommodée...


Jean-Michel Chevalier