Alex : l’appel pressant du Département…


Economie


8 avril 2021

« Pour accélérer la reconstruction, nous avons besoin d’argent mais aussi de clarification. Tout ne se fera pas en un jour. Avec l’État, les collectivités doivent se mettre autour d’une table pour cerner les priorités, donner un mode d’emploi aux reconstructeurs des vallées et un horizon lisible à nos populations, dont beaucoup vivent, aujourd’hui encore, un quotidien de temps de guerre ». Charles-Ange Ginésy ne cache plus depuis quelques jours son agacement face à l’inertie de l’Etat ;

Il avait déjà taclé le président Macron pour des promesses faites sur les lieux du sinistre lors de sa venue en octobre mais pas encore tenues, en particulier les 100 millions annoncés dont moins du quart est arrivé sur place.
«  Les sinistrés ont assez enduré comme ça pour ne pas avoir à subir, en plus, des considérations budgétaires et le poids d’une bureaucratie pataude, inapte à la gestion de l’urgence. Le gouvernement doit assumer ses responsabilités financières. L’impatience gagne des populations éprouvées. Le non-respect de la parole de l’Etat serait pour elles une double peine ».
Le torchon brûle avec Paris, mais au niveau département le courant semble bien passer avec le préfet chargé de la reconstruction, Xavier Pelletier, qui s’emploie à faciliter le suivi des dossiers. « Je veux encore croire que le gouvernement est capable de mettre en œuvre, sans délai désormais, ses engagements financiers
 » insiste le président du Département. « C’est un devoir moral autant que financier, alors que nombre de Français, souvent de petites gens, ont de leur côté abondé de 2,5 M€ la cagnotte de solidarité ouverte en faveur des Maralpins sinistrés ».

Les chiffres des estimations donnent la mesure de cette tragédie qui affectera pour longtemps nos vallées : 10 morts, 8 disparus, 35 km de voirie départementale et dix ponts emportés, 400 logements détruits, 480 bâtiments impactés, 70 communes classées en catastrophe naturelle, 1 100 km de sentiers détériorés.
La reconstruction est chiffrée à 1 milliard ( !), dont 381 M€ à la charge du Département… Pour le président Ginésy, il n’y a pas d’autre solution que de se mettre très vite au travail avec… l’Etat, jugé trop peu réactif et pas assez facilitateur.


Jean-Michel Chevalier