Nice : objectif protection renforcée pour l’architecture et le patrimoine


Aménagement du territoire


9 avril 2021

Un enquête publique pour créer une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine

Une enquête publique est actuellement en cours pour la création à Nice d’une Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) pour la Prom’ et pour les quartiers du nord.

Nice tient à sa Promenade des Anglais, cette avenue qui a fait sa renommée internationale et qu’on ne présente plus. La ville, relayée par la Métropole, veut renforcer la préservation des bâtisses architecturales remarquables situées sur la "Prom’" mais aussi dans les secteurs du Paillon, des Baumettes, du Piol, de Campo Longo et de la colline de Cimiez.
Depuis le 16 mars, et jusqu’au 20 avril, les Niçois sont invités à participer à une enquête publique sur le projet de création d’une "Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine (AVAP) visant le site de la Promenade des Anglais et les quartiers situés au nord, possédant un patrimoine architectural lié au tourisme hivernal et au début du tourisme estival".

Renforcer la démarche pour le classement à l’Unesco

Un espace urbain à valoriser et à faire découvrir. DR S.G

Le but de l’AVAP "est de promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces dans le respect du développement durable. Elle est fondée sur un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental, prenant en compte les orientations du Projet d’Aménagement et de Développement Durable du Plan Local d’Urbanisme, afin de garantir la qualité architecturale des constructions existantes et à venir, ainsi que l’aménagement des espaces", est-il indiqué dans le rapport de présentation, consultable avec l’ensemble du dossier mis à disposition du public sur le site avap.nicecotedazur.org.
Concrètement, l’AVAP, dispositif introduit par une loi du 12 juillet 2010, remplace la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager), qui n’incluait pas la notion, désormais incontournable, de développement durable.
Mais l’objectif est double : "La création de l’AVAP viendra utilement accompagner et renforcer la démarche de candidature engagée par la ville, d’inscrire ‘Nice, (capitale du tourisme) de Riviera’ sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO", est-il ajouté dans le dossier.
Nice possède déjà six dispositifs réglementaires des codes de l’Urbanisme et du Patrimoine visant la préservation des richesses architecturales, patrimoniales et naturelles : le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du Vieux-Nice, les monuments historiques, le label "Architecture Contemporaine Remarquable", les zones archéologiques, les sites classés et inscrits (5) et le patrimoine naturel.

Patrimoine foisonnant

Avec l’AVAP, l’accent est mis sur les ouvrages qui forgent l’identité architecturale de Nice comme ville de villégiature. La cité azuréenne a connu un formidable essor grâce au tourisme, dès la seconde moitié du XVIIIe siècle. Idéalement située, près de la mer, non loin des montagnes, elle a montré son visage le plus accueillant aux voyageurs du monde entier en édifiant villas de villégiature, hôtels (comme l’Hôtel de Rome en 1842) et palaces (comme l’Excelsior Regina Palace en 1897).
C’est ce patrimoine foisonnant, parfois caché au coin d’une rue, que la ville et la Métropole Nice Côte d’Azur souhaitent préserver et valoriser.
Les observations peuvent se faire par courrier, courriel ou directement sur les registres papiers ou dématérialisé.
Il est possible de demander un rendez-vous avec le commissaire- enquêteur, chargé de veiller en toute indépendance au bon déroulement de l’enquête publique, lors de ses deux dernières permanences, les 9 et 20 avril, dans les locaux de la Métropole.

Le point avec Anne Ramos

Anne Ramos. DR

Pour Anne Ramos, adjointe au maire de Nice déléguée aux travaux, au foncier et à l’urbanisme, la création de l’AVAP représente "un gage de sérieux vis-à-vis de l’Unesco" dans l’optique de la candidature de "Nice, capitale du tourisme de Riviera".
Comment est né le projet de l’AVAP de Nice ?
- Le projet de l’AVAP est né en 2016 et vient dans le prolongement de la candidature de "Nice, capitale du tourisme de Riviera" au classement du patrimoine mondial de l’Unesco. Souhaité par Christian Estrosi, soucieux de la mise en valeur de notre patrimoine naturel et du patrimoine bâti, il s’agit de l’outil réglementaire qui permettra de gérer sa protection au moyen de ce classement.

Quel est son périmètre ?
- Le périmètre de l’AVAP et celui de la candidature à l’Unesco sont quasiment identiques et superposables. Leur superficie est d’environ 600 hectares. Il y a évidemment la Promenade des Anglais, mais également des portions situées à Cimiez et dans une zone comprise entre l’avenue Jean-Médecin à l’est et les Baumettes à l’ouest de la ville. Cette zone bénéficiera d’une protection urbanistique renforcée. On y trouve en effet des bâtiments remarquables dont plusieurs palais. Ici, rien ne pourra être fait sans l’avis de l’architecte des Bâtiments de France. La création de l’AVAP est un gage de sérieux vis-à-vis de l’Unesco. Il est grand temps que le patrimoine historique et culturel de notre ville soit reconnu à sa juste valeur.

Quels sont les différents acteurs mobilisés pour mener à bien ce projet ?
- Il y a tout d’abord les membres de la commission locale de l’AVAP qui ont débattu et validé à l’unanimité le contenu des études présentées depuis 2019. Elle est présidée par le maire, composée d’élus métropolitains, de personnes désignées par le Code du Patrimoine représentant l’état, mais également de personnes qualifiées au titre du patrimoine culturel, de l’environnement local et au titre d’intérêts économiques locaux. L’étude a été conduite en étroite concertation avec Luc Albouy, architecte des Bâtiments de France, et François Gondran de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, et avec Jean-Jacques Aillagon, président de la Mission Nice Patrimoine Mondial.

Quelle suite a été donnée à ces travaux ?
- Une présentation de l’avant-projet de dossier d’AVAP a été faite fin 2020 à la commission régionale du patrimoine et de l’architecture, laquelle a donné un avis favorable à l’unanimité. Une enquête publique a pour objectif d’assurer l’information et la participation du public.

Qu’attendez-vous des Niçoises et des Niçois, qu’ils soient ou non concernés par le périmètre géographique retenu ?
- Cette enquête publique fait suite à une concertation qui a déjà été menée pendant toute la durée d’élaboration du projet d’AVAP, et elle a déjà permis de sensibiliser la population. Mon souhait serait qu’elle prenne connaissance de ce beau projet, de ses délimitations, s’exprime en nombre et pose toutes questions susceptibles de les concerner. Je souhaite que l’AVAP soit reconnue par les Niçoises et les Niçois comme un outil qui permettra de préserver et de valoriser le patrimoine exceptionnel de la ville de Nice mais aussi d’assurer sa transmission aux générations futures.


Sébastien Guiné