Stéphane Bonifay : « L’Etat devra accompagner la sortie de crise »


Economie


27 avril 2021

Comment se porte votre profession au sortir de 2020 ?

Stéphane Bonifay, de la Fédération des distributeurs de matériaux de construction, fait le point sur l’activité des distributeurs de matériaux.

L’activité très large du groupe lui donne un poste privilégié d’observation de l’industrie de la construction.

Comment se porte votre profession au sortir de 2020 ?

Stéphane BONIFAY. Que retenir de 2020 et que dire de la conjoncture actuelle pour les négociants de matériaux ? Notre diversification au niveau du groupe nous permet de nous en sortir. On a livré ce qu’on devait livrer en 2020. Mais cette image est trompeuse et nous avons une très mauvaise vision de notre activité à partir de septembre 2021. Certes, on ne peut rien prévoir. Au final, l’activité est bonne pour le moment. Il faudra penser à accompagner la sortie de crise.

Comment les négociants de matériaux appréhendent-ils le marché de la construction dans les mois à venir ?

SB. Comme je viens de vous l’expliquer, nous sommes inquiets pour l’après septembre. On risque de manquer de travail pour soutenir notre activité. Tout dépendra du PGE, et aujourd’hui il faut une vraie réflexion sur le non-remboursement du PGE, à l’issue de la crise. Ce serait un formidable coup de pouce pour l’économie si le Gouvernement décidait de le transformer en subvention. Mais ne rêvons pas trop. Par ailleurs, il y a une épargne colossale constituée par les ménages. Elle est même supérieure au montant du Plan de relance ! C’est par la confiance des ménages et leurs ressources que l’économie peut redémarrer.

Que pouvez-vous nous dire de la flambée des prix des matériaux de construction ?

SB. On sait que la hausse des prix est significative. Est-elle durable ou simplement passagère, je ne sais pas ? Aujourd’hui, une partie des matériaux vient du Brésil. Le phénomène n’est pas maitrisable.

J’en veux pour preuve la problématique des déchets. L’an dernier, nous avons traité 100 000 tonnes de déchets dans le Var. Mais, il n’existe pas de filière de valorisation des déchets triés.Le Var est en retard et pourtant l’industrie de traitement des déchets est créatrice d’emplois et de richesses. C’est même une filière très porteuse. Mais compte-tenu de la réglementation, pour créer un centre de tri, il faut deux ans !


Gilles Carvoyeur